Algérie

Le combat des valeurs de l'Amérique



Le combat des valeurs de l'Amérique
Car, comme le relève fort opportunément l'influent Washington Times, le président américain a « une chance réelle de démontrer qu'il pense ce qu'il dit » des valeurs américaines, voulues universelles, qu'il a plaidé avec éloquence, lors de son mémorable discours du Caire, prononcé en 2009, la nécessité de respecter la volonté du peuple aspirant à la liberté d'expression et la primauté du droit. Des valeurs « carrément en contradiction » avec la politique d'oppression marocaine, fondée sur une occupation illégale et les violations systématiques des droits de l'homme. Tout en mettant en grade contre le silence coupable et l'occultation du drame sahraoui, le Washington Times a puisé dans les fondements de la nation américaine en lutte contre l'empire britannique pour justifier l'inanité de la solution imposée de « l'autonomie » que les pères fondateurs américains auraient certainement refusée. Off course, la révolution de libération nationale américaine ne peut assurément se satisfaire, plus de deux siècles et demi plus tard, du déni colonial marocain. La référence toute diplomatique d'Obama à « l'approche potentielle », conférée au plan de l'autonomie, a battu en brèche la thèse marocaine invitée de ce fait à s'inscrire dans la légalité onusienne. Dans un communiqué conjoint publié par la Maison-Blanche, la Présidence américaine a insisté sur le rôle des Nations unies pour résoudre le conflit sahraoui, en tenant de préciser que les Etats-Unis « continuent à appuyer les négociations menées par l'ONU, y compris le travail entrepris par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, comme ils exhortent les deux parties (Front Polisario et Maroc) à travailler pour parvenir à une solution pacifique, durable et acceptée mutuellement. Le retour à la légalité, forcément incompatible avec ce que l?Ordre des avocats de New York appelle la « restriction des options », est l'expression du refus de « l'illégalité » de toute démarche qui exclut le droit à l'autodétermination et à l'expression libre et souveraine du peuple sahraoui. Le barreau new-yorkais, mettant en grade la communauté internationale contre les velléités d'imposer une solution au peuple sahraoui, sans son consentement, décrète « l'illégalité », au regard du droit international, de toute option qui ne prend pas en considération le choix de l'indépendance et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le représentant du Front Polisario à Washington, Mohamed Yeslem Beïsat, n'en pense pas moins, lorsqu'il affirme que le référendum prévoit trois options que sont l'indépendance, l'intégration au Maroc ou l'autonomie « dans le cadre de l'exercice du droit inaliénable à l'autodétermination ». Poussé dans ses derniers retranchements par la société civile internationale et les ONG, le Maroc du souverain Mohamed VI est marqué au fer rouge par la question fondamentale des droits de l'Homme, suscitant une levée de boucliers des organisations humanitaires, interpellant Obama pour aller « au-delà de la rhétorique ». Human Rights Watch a dénoncé les « dizaines, peut-être des centaines de personnes?des islamistes, des jeunes manifestants dans les rues et des militants du Sahara occidental?en prison après des procès inéquitables », « l'usage excessif de la force pour disperser les manifestations et de la violence pour extorquer des aveux ». L'allusion à un « engagement du roi » pour mettre fin au « jugement de civils par la justice militaire » est pour autant suffisante pour garantir le respect total des droits de l'Homme au Maroc et dans les territoires occupés sahraouis. Washington, qui a initié, en avril dernier, le projet d'élargissement du mandat de la Minurso, en matière de surveillance des droits de l'Homme, est confronté à la lame de fond qui monte de la société civile américaine revendiquant la fin de l'« occupation illégale » et la poursuite des efforts pour l'introduction du mécanisme onusien. Tout en rappelant au président Obama sa propre citation, assurant que « lorsque les Etats-Unis défendent les droits de l'Homme, nous nous alignons avec les hommes et les femmes du monde entier qui luttent pour leur droit d'exprimer, de choisir leurs dirigeants et d'être traités avec dignité et respect », la présidente de l'US Western Foundation, Suzanne Scholte, n'a pas manqué de noter que la belle initiative de l'ancienne ambassadrice, Suzanne Rice, aujourd'hui conseillère à la sécurité nationale, « a aussi donné un grand espoir aux Sahraouis dont le pays, le Sahara occidental, est occupé illégalement depuis près de quarante ans et qui attendent de l'ONU, depuis plus de vingt ans, pour qu'elle donne suite au référendum promis depuis longtemps ». Un espoir inséparable du droit à la liberté et à la dignité humaine qui consacrent les valeurs universelles immuables.




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