Algérie

Le collectif des avocats en colère



Le Collectif des avocats pour le changement et la dignité (CACD) a dénoncé, hier, dans un communiqué ce qu'il qualifie d'instrumentalisation de la justice pour mettre la pression sur des activistes pacifiques.Pour ce collectif, même les relaxes prononcées à l'encontre de plusieurs détenus ne font que confirmer le caractère arbitraire de leurs poursuites.
"Elles confirment, plutôt, l'instrumentalisation de la justice comme moyen de répression contre la lutte politique pacifique", a estimé le CACD qui a rappelé notamment le dernier procès en criminelle de l'étudiant Walid Nekkiche durant lequel, de graves révélations ont été faites concernant la torture physique et morale dont il a été victime dans les locaux des services de sécurité.
"Ces révélations viennent confirmer une pratique déjà en vigueur, souvent non dénoncée par peur de représailles", a affirmé le CACD pour qui, le régime, en plus de la torture, procède à une autre violation des lois et des droits en transférant arbitrairement des prévenus vers des prisons situées à des centaines de kilomètres des juridictions dans lesquelles sont instruits leurs dossiers.
À ce propos, le CACD citera encore l'exemple de Rachid Nekkaz et de Brahim Laâlami, avant de condamner fermement ces pratiques que ces avocats ont qualifiées de révolues et en totale violation avec le droit des détenus, de leurs familles et le droit de la défense. "Devant ces faits gravissimes et abjects, le ministre de la Justice, garde des Sceaux menace des cadres et des responsables de l'Etat d'emprisonnement tout en soudoyant la défense", a encore réagi le CACD.
Dans ce sillage, les avocats du CACD ont rappelé que l'ancien chef de gouvernement, actuellement en prison, Ahmed Ouyahia, avait emprisonné plus de 3 000 cadres dans l'opération "Mains propres", et que ce genre de menaces et d'"accusations de rébellion" ne peuvent venir que de gouvernements dépourvus de légitimité.
"Quant à la défense, nous ne sommes ni dans la concomitance ni dans un exercice de faire-valoir existentiel, nous sommes l'épaule du peuple, les partenaires indéniables de la vraie justice pas celle des injonctions", a mis en garde le Collectif des avocats pour le changement et la dignité.
"Devant l'arbitraire du régime, le CACD interpelle et met l'Union nationale des Ordres des avocats devant ses responsabilités éthiques et historiques, et lui demande d'agir pour que cessent ces dérives autoritaires", a-t-il poursuivi soulignant que les jeunes d'aujourd'hui n'ont plus peur des méthodes archaïques du pouvoir démasquées par la révolution du sourire.

K. TIGHILT


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