Algérie

Le coin de l'expert : Une sortie honorable



Nous n'avons pu reproduire la même qualité de jeu que nous avons opéré durant les précédentes rencontres. La débauche d'énergie fournie contre l'Angleterre nous a été préjudiciable, nos joueurs ont été moins vifs, moins réactifs, arrivant souvent en retard sur les ballons et recouraient régulièrement à la faute, sanctionnés d'ailleurs de plusieurs cartons (Yebda, Kadir, Yahia, Lacen'). Aussi bien notre relance que notre replacement ont été trop lents, les nombreuses occasions franches de scorer des Américains en attestent suffisamment. Il faut reconnaître que les Américains à la différence des Anglais ont présenté une très forte opposition.Sur le plan de l'animation défensive, notre trio axial n'a pas affiché la sérénité habituelle, trop brouillon, il s'est distingué par beaucoup d'erreurs d'interception de marquage et de couverture et n'était le brio de M'bolhi, qui est à créditer d'une excellente prestation et qui a annihilé des occasions franches de scorer (30', 35', 36', 64', 67' et 78'), nous aurions pu payer cher cette inconsistance. Notre EN, en recourant à la pratique de la défense basse, surtout en 2e mi-temps, cela a permis aux Américains d'arriver vite et à plusieurs reprises dans notre surface de réparation.Au niveau de l'entrejeu, l'abus de passes arrière et de passes latérales (Yebda, Lacen, Ziani) a appauvri le jeu en percussion et a mis souvent en difficulté nos défenseurs. Cela a eu pour effet de retarder la relance et l'élaboration du jeu est devenue très longue. Dans cette zone, nos joueurs n'ont pas pris conscience de l'importance de gagner les duels et aussi l'importance d'aller les gagner dans le camp américain, comme nous l'avons si bien fait contre les Anglais.Il n'y a pas eu aussi une réorientation rapide du jeu, ce qui aurait pu constituer une autre manière de provoquer un déséquilibre défensif du compartiment américain. Dans ce registre, seul Belhadj est à créditer d'une excellente prestation avec en sus un jeu en percussion de haute facture, mais malheureusement faute d'un relais du même niveau, ses tentatives sont restées vaines. Paradoxalement, sur le plan offensif et comparativement aux précédentes rencontres, nous avons eu des occasions franches de scorer (Djebbour 6' et 46', Ziani 67' et Saïfi 89') qui auraient pu donner une autre tournure à la rencontre, nonobstant les tentatives de Matmour sur tirs de loin (25', 29', 37', 41'), lequel d'ailleurs est à créditer d'une bonne production. Par ailleurs, les joueurs chargés de l'animation offensive n'ont pas procédé à la recherche fréquente des attaques qui partent en profondeur, notamment Djebbour qui décrochait et sortait souvent de l'axe. Aussi, les situations standard, qui étaient souvent des atouts majeurs de notre stratégie offensive, ont été toutes approximativement exploitées, aussi bien les corners que les coups francs.En face, il faut reconnaître que les Américains ont imprégné au jeu une mobilité additionnelle, notamment en 2e mi-temps, opérant par une relance et une remontée rapide, faisant en sorte de prendre nos joueurs dans leur camp. Ce type de stratégie a généré chez ces derniers l'incertitude due à la pression pratiquée dans la zone, ce qui a permis à l'adversaire de créer des déséquilibres importants, sources de plusieurs occasions de scorer. Nonobstant le potentiel physico-technique indispensable à la production d'une performance, il faut mettre en exergue le potentiel mental du joueur américain qui a constitué un « renforçateur » pour accéder à ce type de performance, puisqu'il a cru au but qualificatif jusqu'à la dernière minute, comme il l'a si bien fait en revenant au score contre l'Angleterre et la Slovénie.En conclusion, l'équipe nationale est à créditer dans ce tournoi d'une participation honorable. Elle a fait jeu égal et parfois surclassé ses adversaires, elle a manqué de « métier » vu la jeunesse de sa composante. Les prémices de la naissance d'une grande équipe sont là. Il faut persévérer dans la même voie faisant valoir le principe de la stabilité aussi bien au niveau de l'effectif que de l'encadrement. L'erreur serait celle de la tentation de tout chambouler, car maintenant il s'agit de baliser les étapes des prochaines échéances en mettant en place une organisation dite de référence (sur la base de cette somme d'expériences vécues aussi bien en Angola qu'en Afrique du Sud) qui aura une fonction d'évaluation pour faire acquérir de nouvelles situations-problèmes afférentes au haut niveau et en même temps pour valider l'intégration de ces savoir-faire par l'ensemble des joueurs. Sont ainsi recréés dans les stages de préparation futurs les rapports d'opposition souhaités accompagnés de la mise en correspondance des différents ajustements aux exigences des futures compétitions (CAF 2012 et 2013 et Mondial 2014). L'accès au haut niveau ne peut s'opérer qu'à partir de cette approche.


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