Le mental avec lequel l'équipe nationale a opéré l'entame de la rencontre, associé à certains micro comportements observés à l'amorce de la confrontation ont été des signes fort révélateurs quant à la fourniture d'une production de qualité. En effet, notre EN a posé aux Anglais des situations problématiques avec contraintes de temps et d'espaces. Aussi, le fait que nos joueurs se sont attachés à comprendre ce qu'il y a de mouvant, de fluctuant et de réversible dans la stratégie de l'équipe anglaise, cela a rendu la lecture du jeu plus performante que contre la Slovénie. Cela les a, par conséquent, prédisposés à opérer les justes choix entre les alternatives décisionnelles qu'offraient les différentes animations du jeu, notamment dans notre zone défensive, pré-défensive et pré-offensive.La pertinence de ces choix, que dictent les différents événements technico-tactiques qui ont jalonné la rencontre, a accru l'activité décisionnelle de nos joueurs et a permis un traitement qualitatif de la construction du jeu. Nous avons relevé à ce propos un quadrillage intelligent du terrain, puisque les secteurs stratégiques ont été bien investis, nonobstant la zone offensive qui n'a pas fait l'objet, encore une fois, d'un traitement conséquent. L'ensemble des joueurs a parfaitement intégré la dynamique association/opposition et où, à la différence de la rencontre face à la Slovénie, le système de réversibilité défense/attaque, avec rotation des rôles, a bien fonctionné.En outre, nous avons relevé une bonne animation défensive, caractérisée par une lecture du jeu appréciable faite d'anticipation, de couverture simultanée (notamment Bougherra-Halliche), de relance au moyen de (balles propres) et surtout de la pratique de la défense haute qui a considérablement réduit les espaces de man'uvre des attaquants anglais : Hesky était souvent poussé à opérer vers les ailes et Ronney au-delà de la ligne médiane. Par ailleurs, les arrêts effectués par le gardien M'bolhi, qui a fait preuve, au passage, de beaucoup de pondération, et son bon placement sur les différentes tentatives des attaquants anglais, ont quelque part imprimé une connotation de sérénité et d'assurance à nos défenseurs.C'est cette stratégie de la défense haute qui a donné une assise à notre entrejeu, où Yebda et Lacen ne se sont pas suffit du rôle de récupérateur et se sont permis de monter souvent en soutien (surtout Yebda) à Boudebouz, excellent animateur offensif au passage, et à Ziani, loin de son niveau habituel ainsi qu'à Matmour, lequel, à lui seul, a provoqué plusieurs fois un déséquilibre défensif de l'arrière-garde anglaise qui a usé parfois d'antijeu pour le juguler (notamment Terry). Sur la base des enseignements tirés de ces deux rencontres (Slovénie et Angleterre), il devient impératif de réguler le rapport « conflictuel » attaquants/buts, car en matière de prise de risque offensif, il reste beaucoup d'ajustement à opérer. La stratégie offensive, jusque-là adoptée, nous a, certes, offert beaucoup d'opportunités mais peu d'occasions franches de scorer.Pour cela, nous pensons qu'il s'agit d'imprimer une prise de risque systématique à notre jeu, au moyen d'une mobilité additionnelle et d'une présence plus marquée dans la surface de réparation adverse (Boudebouz et Ziani sont arrivés souvent en retard pour la réception des centres effectués par Belhadj, Kadir et Bougherra). Aussi, la monopolisation individuelle exagérée et abusive du ballon par le dernier passeur (Ziani, auteur par ailleurs de plusieurs passes à l'adversaire) a quelque part été ressentie sur l'efficacité offensive, pourtant aussi bien Matmour que Yebda étaient souvent bien « postés » devant les buts et bien démarqués.En conclusion, un fait demeure tout de même certain, notre EN est en train de monter en puissance en termes de volume de jeu, de maîtrise des secteurs stratégiques du terrain, de meilleure gestion de l'effort et de réduction des moments de rupture du bloc. Elle doit, par conséquent, en finir avec le goût de l'inachevé. On a les moyens de battre les USA et de se distinguer par un passage historique au second tour, pour peu que nos capés jouent avec la même détermination affichée avec les Anglais et que nos attaquants fassent preuve de plus de percussion.
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Posté Le : 20/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Bouarrata
Source : www.elwatan.com