«Le code du travail hypothèque l'avenir de la société»

«Ce n'est pas avec un code du travail à la limite de l'esclavage qu'on va relancer l'économie», a indiqué, samedi, Ouamar Saoud, secrétaire national à l'économie et à l'environnement au sein du RCD, lors d'une conférence au siège du parti du chef-lieu de Béjaïa.Intervenant dans le cadre du cycle de formation organisé par le RCD au profit des cadres et militants du parti, l'ex syndicaliste a animé une conférence sur le thème : «le mouvement ouvrier et l'avant-projet du code du travail», déclarant que la précarisation du travail ne servira qu'à «hypothéquer» l'avenir de milliers de travailleurs et «détruire» la société. «Ils n'ont fait que codifier un rapport de forces dans un moment de recul des luttes», décortique le conférencier, parlant de l'avant-projet de code du travail mis au point «unilatéralement» lors de la tripartite gouvernement-UGTA-Patronat, de septembre 2014.Ajoutant de l'eau au moulin des détracteurs dudit avant-projet, le conférencier déplore le fait que celui-ci «ait touché à la liberté syndicale, à l'exercice du droit de grève, ait imposé le service minimum partout, en plus d'avoir consacré le CDD comme mode de recrutement». A ce titre, il considère que si cette façon de faire obéissait à l'optique de garantir un «climat des affaires» favorable à attirer des IDE, cela est voué d'avance à l'échec puisque, selon lui, «actuellement le facteur main d'?uvre pèse 1% des avantages comparatifs».En revanche, Ouamar Saoud, qui déplore le manque de stabilité et de visibilité politique dans le pays qui s'est illustré à travers notamment la multiplication des limogeages au sein des institutions et les pressions exercées sur les investisseurs, plaide pour l'exploitation d'autres avantages comparatifs pour relancer l'économie, à l'exemple de l'énergie, disponible en Algérie, la formation de la ressource humaine, la proximité des marchés?. Le conférencier a conclu en préconisant devant les cadres et militants de son parti la mobilisation et la proximité avec le citoyen, dans l'optique d'organiser des actions de rue, seules garantes d'un changement.