Algérie

Le code de l'information adopté par les députés Malgré les critiques formulées par les journalistes



Le code de l'information adopté par les députés                                    Malgré les critiques formulées par les journalistes
Photo : S. Zoheir
Par Ali Boukhlef
Les critiques et les différentes manifestations organisées par les journalistes n'ont rien changé à la donne. Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté, comme attendu, la loi organique portant sur l'information. Et si l'unanimisme n'est pas de rigueur, les deux principaux partis de l'Alliance présidentielle, à savoir le RND et le FLN, ont fait l'essentiel en levant systématiquement les mains pour un «oui» qui n'a surpris personne.Pourtant, dans les coulisses, les parlementaires du FLN, et même ceux du RND, s'accordent à dire que cette loi constitue plutôt un retour en arrière. «On nous a donné à voter une loi qui constitue un recul par rapport à une loi qui date de 20 ans», a commenté Mohamed-Seghir Kara, membre du mouvement de redressement du FLN. Il n'est pas seul à dire cela. Puisque des parlementaires de tous bords ont exprimé leur désapprobation, tranchant ainsi avec le discours triomphaliste de Nacer Mehal, ministre de la Communication, qui soutient, lui, que la nouvelle loi constitue «une grande avancée vers plus de liberté d'expression». Dans l'hémicycle, tout comme dans les coulisses de l'Assemblée, la seule véritable opposition est venue de deux partis islamistes. Le premier, le MSP, est dans le gouvernement. Le second, Ennahda, ne compte que trois parlementaires. Il a, néanmoins, fait de l'agitation par le biais du tonitruant M'hamed Hadibi, qui a fait, à lui seul, près de la moitié des propositions d'amendement. Ce qui lui donne la possibilité de faire un long discours. Il est égalé dans la course aux propositions par le député de Bouira, Ali Brahimi, qui a vilipendé le gouvernement avec un discours très virulent. «C'est comme si la police et la gendarmerie ne suffisent pas. Le gouvernement veut mobiliser même les imprimeurs pour interdire les journaux», a-t-il dit. Du côté du MSP, on estime qu'au-delà des détails de la loi, c'est tout le processus des réformes qui est biaisé. «Il ne s'agit même pas de dénoncer tel ou tel article. Le problème est que le processus des réformes a été dévié dès le départ. Il a mal démarré à partir du moment où l'essentiel des lois a été fait par deux partis politiques», explique Naâmane Laâouer, président du groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix. Le député reproche également au gouvernement l'impossibilité d'appliquer la loi à cause du fait que certaines dispositions, à l'instar de l'autorité de régulation, nécessitent de nouvelles lois spécifiques. Les députés qui ont quitté le parti de Boudjerra Soltani et ceux du Front national algérien ont également voté contre le code de l'information, au même titre que quelques élus indépendants. Cela n'a pas empêché Nacer Mehal de se sentir fier de ce texte. Selon lui, le nouveau code de l'information est un «nouveau saut» dans le sens d'une plus grande liberté d'expression. Dans le sillage de cette réforme, le ministère de la Communication prépare un nouvel amendement au statut de journaliste adopté en 2008. «Je mettrai en 'uvre, dès la semaine prochaine, un groupe de travail qui va enrichir le statut du journaliste adopté en 2008», a-t-il dit. Quant à la loi sur l'audiovisuel, le ministre a dit simplement qu'elle sera «préparée incessamment».


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