Algérie

Le Cocorico anti-musulman



Le Cocorico anti-musulman Un hiérarque des universités parisiennes s’est récrié récemment sur le plateau d’une grande chaîne de télévision française contre les protestations élevées par certains intellectuels français contre les caricatures danoises de notre Prophète (QSSL) et la déclaration malintentionnée du pape «Pourquoi, dit-il, cette levée de boucliers, ce déluge d’oppositions publiques?» Puis tout à trac, il ajouta: «Mais que font tous ces foutriquets de la liberté d’expression?» Les contorsions de cet universitaire français mâtiné d’italien contrastaient avec sa voix de fausset et sa gaucherie. Dès le début de cette émission qui était consacrée aux futures élections présidentielles françaises, on voyait ce triste personnage venir avec ses grands sabots. Puis, méchant comme une teigne, il s’écarta du sujet de l’émission et fit de l’Islam sa tête de turc. Mais sur quelle herbe a-t-il marché? Alors qu’il était tout sucre et tout miel quand il parla de l’Etat d’Israël, il devint arrogant et insolent quand il se mit à rompre en visière avec les Iraniens, les Syriens et d’une façon générale avec les musulmans.«Je suis, disait-il, pour une Europe plus libérale, plus démocratique», puis retournant à son vomissement, il déplora que l’Europe ne fût pas plus islamaphobe. Il parlait le même langage que celui des extrémistes de la droite française et avec le même sourire sardonique que celui de Jean-Marie le Pen. Par ma foi! ce goujat devrait se rappeler ces deux vers de Jean de La Fontaine: «Je suis oiseau, voyez mes ailes / Je suis souris, vivent les rats.» Beaucoup de ceux qui font de l’Islam la cible ordinaire de leurs attaques amalgament délibérément l’Islam et le terrorisme qui sévit à présent un peu partout dans le monde. Ainsi, ils associent l’Islam à la violence! Voila bien une faute irrémissible ou au moins une erreur effroyable, morbleu! Il faut qu’on se tienne à quatre pour ne pas dire à ces gens-là qu’ils ont une chambre à Lunel. D’autres personnes mènent sans gêne ni retenue la plus violente campagne contre l’Islam en s’abritant derrière la sacro-sainte liberté d’expression. Les arguments qu’ils invoquent pour justifier leur conduite sont proprement du Phébus qui s’apparente à du pipi de chat ou à de la crotte de bique. En fait, il faut être béotien pour ne pas savoir que la liberté d’expression n’est pas sans limite et qu’elle ne permet surtout pas de médire, de railler, d’insulter sans ménagement tout ce qui ressortit aux religions. Du reste, les juridictions pénales européennes et de façon particulière les tribunaux français exercent souvent des peines graves contre les auteurs de diffamation moins importantes que celles commises contre l’Islam.   Rachid Benblal Avocat & historien


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