Algérie

Le COA et l'embrouille



Le Comité olympique algérien (COA) vit un nouveau moment de crise de son sport de prédilection. Devant les piètres résultats enregistrés aux JO de Londres, 39 athlètes pour une médaille - signe d'un malaise profond du sport national - le tumulte qui anime cette instance sportive serait presque un mouvement salutaire. Quoi de plus normal qu'une remise en cause d'un organe qui a produit de l'échec ' Dans un monde de gouvernance saine (oui, le sport c'est aussi de la gestion), un revers pareil serait suivi d'une évaluation des responsabilités de chacun. Et des sanctions positives ou négatives auraient été appliquées. Sauf que dans la manière de gérer à l'Algérienne, les voies de la conspiration restent mieux indiquées que celles de la transparence. C'est la gestion de l'intrigue. On se ligue, se concerte en coulisse pour «désigner» le coupable idéal qui sera jeté en pâture à l'opinion publique. Dans les comptes-rendus de la presse nationale sur l'assemblée générale, ordinaire du COA du 29 septembre 2012, il est dit que le président de la Fédération algérienne d'athlétisme, Badreddine Belhadjoudja, a présenté une motion signée par les deux tiers des membres portant rejet du caractère ordinaire de l'AG ainsi que le retrait de confiance au président du COA en fin de mandat, Rachid Hanifi. Notons juste que ce dernier avait annoncé à l'ouverture de l'assemblée la nécessité d'opérer une évaluation «sereine des activités». Alors, résumons l'affaire. Des résultats sportifs calamiteux, des fédérations sportives - qui avaient joué des coudes pour introniser Rachid Hanifi en 2009 - lui signifient qu'il n'est plus agréé à quelques semaines de la fin de son mandat et une AG reportée pour la semaine prochaine avec pour ordre du jour - qui se dessine - non pas évaluation des responsabilités mais crise du comité. Loin de minimiser la responsabilité du président du COA, ni celle du ministère de la Jeunesse et des Sports d'ailleurs, cette manière de faire ressemble à s'y méprendre à la technique dite de «ni vu, ni connu, je t'embrouille». Au lieu que chacun assume ses responsabilités, on préfère désigner un coupable de choix et créer par l'effet de la poudre de «perlimpinpin» un étourdissement masquant l'incompétence des uns et des autres. Mieux vaut sacrifier un fruit atteint que le cageot entier. Et le sport dans tout ça ' Pourquoi penser à l'effort quand on peut gagner à l'intrigue ' Alors, trêve de man'uvres. Le sport national a besoin de stratégie, de modernisation de son mode de gestion et de transparence. Pour ce faire, il est urgent d'aller vers des assises nationales pour évaluer les insuffisances - et les insuffisants - et repartir du bon pied. Alors, de grâce, trêve de filouterie.
S. A.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)