Algérie

Le Cnes remet en cause la démarche Evaluation du système LMD



La circulaire du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique exige aux universités, facultés et instituts de tenir des réunions des conseils scientifiques et de préparer leurs rapports et recommandations sur les réformes entamées depuis 10 ans, en particulier celle du système LMD, avant le 18 février.
Les recommandations formulées lors de ces réunions seront examinées et approuvées au cours d'une conférence nationale.
Cette démarche, qui pourrait faire consensus, ne semble pas obtenir l'adhésion des syndicats dont le Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) qui n'a pas été associé et dont le responsable, Abdelmalek Rahmani, estime que le procédé est biaisé puisque les consultations s'organisent à travers des organes administratifs et scientifiques.
«Ces comités ne représentent pas le corps enseignant mais sont habilités à débattre de missions scientifiques précises telles que la soutenance, les habilitations mais ils n'ont pas vocation à apporter la contradiction sur la politique de l'enseignement supérieur.
En avançant l'argument d'une consultation composée de représentants de l'ensemble du corps enseignant, alors que ces conseils scientifiques sont composés pour les ¾ des éléments de l'administration et que sur des questions telles que la gestion de l'université, un président d'université ne peut se prononcer car il est aussi le recteur, la tutelle espère que la démarche obtiendra le consensus mais c'est se moquer du monde. C'est une consultation interne et le Cnes peut apporter un débat contradictoire car nous ne sommes pas focalisés sur des revendications socioprofessionnelles.
Le devenir de l'université est notre cheval de bataille», nous a-t-il expliqué. Il souhaite que son organisation syndicale soit associée à la démarche «mais pas avec des man'uvres de cette nature», a t-il dit, ajoutant que les partenaires sociaux sont un interlocuteur qui doit être pris en considération pour la valeur ajoutée qu'ils apportent au débat.
Le syndicat compte élaborer son propre rapport
«La tutelle compte organiser des assises pour faire passer des projets mais comme nous estimons que le vrai bilan des carences de notre système universitaire ne sera pas évoqué, nous allons entamer de notre côté une vraie évaluation lors de deux journées d'étude.
Nous devons au préalable déterminer la faisabilité sur le plan technique puis faire appel aux enseignants qui sont capables d'avancer des arguments pour sauver notre université en toute objectivité et sans règlement de comptes. Nous allons élaborer un rapport qui sera remis au ministère et à l'opinion publique. Nous sommes là pour être une force de propositions.
Nous refusons d'être des rentiers car le pays en est rongé et l'université a besoin de militants aptes à la défendre», a-t-il révélé, précisant que la participation de son syndicat aux assises du ministère sera conditionnée à certains critères qui seront définis d'ici peu. Toutefois, le responsable du Cnes pense que la politique de la chaise vide est contreproductive.
«J'estime que ce n'est pas en l'espace de 18 jours que l'on établira un bilan exhaustif du LMD. Nous ne souhaitons pas son abrogation car nous ne pouvons être en marge de la mondialisation. Cependant, sa mise en place s'est faite en parallèle d'une extension du tissu universitaire et de l'explosion démographique des étudiants. Son installation n'a pas fait l'objet d'une attention particulière et avec les problèmes existants. Des obstacles ont mis en danger son application», a t-il expliqué.
«Au Cnes, nous souhaiterions que la tutelle avance des données sur l'hypothétique réussite de ce système mais sur le terrain, nous avons constaté des insuffisances criantes qui ont un impact sur la qualité de la formation», a-t-il dit. Pour sa part, M. Khelifi, responsable de l'Union nationale des étudiants algériens à l'USTHB, a indiqué ne pas avoir été associé à cette démarche.
Il a expliqué que les associations étudiantes de l'université de Bab Ezzouar avaient adressé à l'administration un rapport sur les failles du système LMD lors de la rentrée universitaire et qu'ils n'avaient toujours pas reçu d'écho. Actuellement, les associations comptent se réunir pour établir un bilan du LMD. Interrogé sur la possibilité de participer aux assises, ce responsable a affirmé que le timing était mal choisi car pour le moment, il y a les rattrapages des examens.


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