Algérie

Le CNES regrette les tergiversations de la tutelle


La rentrée universitaire sera aussi mouvementée que la rentrée scolaire. Elle s'annonce sous de mauvais signes, si l'on croit les responsables du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES). En effet, dans un communiqué adressé à notre rédaction, le conseil national du CNES prévoit la convocation dans les plus brefs délais d'une session extraordinaire pour décider des actions à entrevoir afin de faire valoir ses droits. La colère de ce syndicat trouve son origine dans les tergiversations et les promesses non tenues du ministère de l'Enseignement supérieur.Le CNES regrette, une fois de plus, l'exclusion du partenaire social des négociations alors qu'il a de tout temps était disponible pour un dialogue constructif autour des problèmes socioprofessionnels des enseignants du supérieur, entre autres celui des salaires et du logement.Sur ce dernier volet justement, faut-il rappeler que les responsables du ministère de tutelle et ceux du syndicat ont eu plusieurs réunions de travail et de concertation afin de trouver une solution appropriée à cette épineuse question et plus particulièrement aux 3000 logements domaniaux et Opipes étant restée non résolue. Malheureusement, aujourd'hui, le syndicat regrette qu'au moment où la communauté universitaire attendait la concrétisation des engagements des pouvoirs publics sur ce dossier pour parachever un processus entamé depuis la promulgation du décret 06-208 du 13 juin 2006 fixant les modalités de transfert du droit au bail des logements à caractère social affectés aux administrations, institutions et organismes publics, il apprend à travers la presse qu'une instruction du Premier ministre daté du 20 juillet 2009 ordonne tout simplement l'abrogation dudit décret et le gel de toutes les opérations liées à son application.« Les enseignants affiliés au CNES regrettent et s'indignent de cette démarche unilatérale excluant encore une fois les partenaires sociaux », expliquent les représentants du syndicat qui pense que « cette fuite en avant remettra, sans aucun doute, en cause le caractère de partenariat construit ces dernières années avec la tutelle et pour lequel le CNES n'a lésiné sur aucun effort ». Le CNES ne comprend pas l'attitude du pouvoir d'autant plus que la primauté de l'annonce de ce décret abrogé a été faite de manière exclusive au CNES lors d'une réunion avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique le 30 mai 2006 sanctionnée par un PV cosigné par les deux parties. Notons que les enseignants chercheurs étaient les plus touchés par cette mesure. Le syndicat fera remarquer que l'objectif essentiel de la promulgation dudit décret était d'asseoir une stabilité permanente du corps des enseignants chercheurs de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour se consacrer convenablement à leurs tâches statutaires. Pour preuve, expliquent les représentants du syndicat, la circulaire du ministère de l'ESRS n°461/SG/06 du 4 novembre 2006 relative à l'application dudit décret annonce clairement cet aspect en mentionnant que « la question du logement à caractère social a été toujours au centre des préoccupations du secteur et l'une des principales revendications des partenaires sociaux compte tenu de la spécificité de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui considère le logement comme un outil pédagogique devant contribuer à l'amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants ». Par ailleurs, les enseignants chercheurs précisent qu'il ne s'agit pas là « de villas cossues des quartiers résidentiels, acquises au dinar symbolique mais il s'agit tout simplement de modestes logements sociaux de type F2 et F3 des banlieues populaires chèrement payés à la sueur du front et à la suite de longues luttes syndicales des plus éprouvantes ».Le CNES, tout en étant disponible pour un dialogue sérieux et constructif, prévient que cette sentence en sus du retard considérable du régime indemnitaire, compromettront sérieusement la rentrée universitaire. Il appelle dans ce sens les enseignants à rester plus que jamais vigilants et mobilisés pour la satisfaction totale de nos revendications et acquis socioprofessionnels justes et légitimes.
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