Algérie

Le CNES menace de renouer avec la protestation



Le CNES menace de renouer avec la protestation
Le Conseil national des enseignants du supérieur qualifie la gestion de l'université de «chaotique». Il a été mis en avant les problèmes enregistrés dans le secteur de l'enseignement supérieur dans les domaines de la recherche scientifique, des salaires, du logement et les entraves régulières aux libertés syndicales.Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) menace de renouer avec la protestation si les pouvoirs publics n'assument pas leur engagement et n'ouvrent pas un véritable dialogue avec le partenaire social. Le CNES a déploré, lors de sa session extraordinaire tenue les 28 et 29 novembre, le retard mis par la tutelle pour recevoir les membres du bureau exécutif de cette instance syndicale issue de son 4e congrès, précisant que «ce retard risque d'être préjudiciable à plus d'un titre».L'université algérienne gangrénéeLe bureau national de ce syndicat a dressé un tableau noir de la situation qui prévaut dans les universités et revendique la prise en charge immédiate et sérieuse par la tutelle des problèmes qui ne cessent de s'accumuler et de gangrener l'université algérienne. La tutelle, selon le porte-parole du CNES, Malek Rahmani, doit rapidement engager un véritable dialogue à même de sauver un secteur «franchement agonisant». Cette organisation syndicale a mis en avant les problèmes enregistrés dans le secteur de l'enseignement supérieur, notamment dans les domaines des réformes pédagogiques, de la recherche scientifique, des salaires, du logement et les entraves régulières aux libertés syndicales. M. Rahmani estime que la situation, sur le plan pédagogique, est lamentable et déplorable, les réformes engagées sont complètement déconnectées de la réalité économique, sociale et culturelle algérienne, ainsi que de l'ensemble de la sphère de formation nationale. Notre interlocuteur évoque une gestion chaotique et confuse des universités. Pourquoi ' Car, selon le CNES, cette gestion est confiée sur des bases clientélistes, ne répondant nullement à des considérations de transparence et de compétence, sachant que la démocratisation de la gestion universitaire est un impératif à sa performance et à son développement.La recherche scientifique n'est pas en reste, elle est atrophiée parce qu'elle s'est, d'après M. Rahmani, égarée dans des réformes sans fin et des textes régulièrement remis en cause par les différentes politiques contradictoires.Le CNES dénonce en outre, l'insécurité qui règne dans les franches universitaires, et qui atteint des fois l'agression physique, sans que pour autant l'administration en place ne se sente interpellée dans son devoir de gestion et de contrôle. S'agissant des salaires, le CNES relève que ceux des maîtres assistants de rang A et B, constituent 85% du corps enseignant, ont été rapidement rattrapés, d'une part, par l'inflation galopante et incontrôlable et, d'autre part, par les modifications opérées par la Fonction publique dans certains secteurs, et ayant tout simplement ébranlé l'ensemble de la grille nationale des salaires établie sur la base des diplômes et non de l'ancienneté.Insécurité et agressions physiquesLe bureau du CNES souligne l'incapacité de la tutelle à répondre, depuis des années, aux revendications justes et légitimes des enseignants-chercheurs, et s'interroge sur l'existence d'une volonté suffisante pour ouvrir de nouveaux horizons, allant dans le sens du renforcement du dialogue social. Face à cette situation extrêmement critique, à des années de promesses et d'engagements trompeurs et à défaut de relancer dans les meilleurs délais un réel partenariat avec la tutelle et les pouvoirs publics, le bureau du CNES décide de rester en session ouverte et de convoquer incessamment un conseil extraordinaire afin de soumettre, pour validation, un processus de protestations et d'actions, a-t-on indiqué.




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