Algérie

Le CNES marche sur la corde raide



Le CNES marche sur la corde raide
L'entrée de l'Université Mouloud-MammeriL'université Mouloud-Mammeri restera fermée jusqu'à une date ultérieure.La grève des enseignants va se poursuivre. La décision a été prise à l'issue de l'assemblée générale que le Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur) a tenue avant-hier dans l'après-midi. Une décision qui provoquera sans nul doute des remous parmi les étudiants qui commençaient déjà à montrer des signes de désapprobation plusieurs semaines auparavant.Une inquiétude qui ne semble pas être partagée par les syndicalistes qui, par la voix du coordinateur du Cnes, Samy Hassani Ould Ali, joint par téléphone, à la sortie de l'assemblée générale, a rappelé le soutien des étudiants à leur mouvement. D'ailleurs, pour preuve, poursuivait-il, les actions décidées se tiendront avec la participation des étudiants. De leur côté, ces derniers, exprimaient à l'unanimité la crainte de voir leur année universitaire compromise. Les conditions socioprofessionnelles des enseignants sont certes difficiles mais, ajoutent-ils, la grève risque de nuire aux intérêts des étudiants. C'est l'avis partagé par la majeure partie de nos interlocuteurs.D'ailleurs, il n'y a pas longtemps, à la fin du mois de mars, les étudiants de la faculté des sciences juridiques ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya pour appeler leurs enseignants à mettre fin à leur grève. L'appel a également été lancé aux responsables de l'université de Tizi Ouzou et la tutelle pour prendre en charge les doléances des grévistes et mettre ainsi un terme à cette paralysie qui fait planer le spectre d'une année blanche. Quelques jours plus tard, la grève et l'appel des étudiants se sont traduits par l'envoi d'une commission ministérielle dont la mission était de trouver des solutions aux problèmes posés par les enseignants. Les conclusions se résument ainsi: 220 logements et quelques promesses n'ont pas convaincu les grévistes de mettre fin à leur débrayage.Aujourd'hui, le bras de fer est plus que jamais dangereux pour la suite des évènements. Les enseignants marchent sur la corde raide en tablant sur le soutien des étudiants. Ces derniers craignent pour leur année universitaire. Et ce ne sont pas les années perdues qui manquent à l'université de Tizi Ouzou. Non seulement le bras de fer va donc se poursuivre à quelques semaines de la fin de l'année universitaire mais il sera ponctué d'actions sur le terrain. En effet, parallèlement à la grève illimitée qui se poursuivra, les enseignants du Cnes ont décidé de tenir des sit-in à travers tous les campus le dimanche, lundi, mardi, de chaque semaine. Une marche a également été décidée pour le mercredi 15 du mois en cours. Elle partira du campus Hasnaoua vers le siège de la wilaya avec la participation des étudiants de tous les départements de l'université de Tizi Ouzou. Une marche qui est prévue pour le 15 avril, à quelques jours seulement de la date anniversaire du Printemps berbère. Une célébration qui voit aussi des partis appeler à des marches pour l'occasion.Ainsi, la grève qui perdure est une autre raison de colère des étudiants. En plus de l'année blanche qui plane, les campus baignent également dans une insécurité indescriptible. Le pire a été atteint au niveau du pôle de Tamda où les étudiants ont fermé l'université et ont déserté à cause justement de la terreur que sèment quotidiennement les bandes de délinquants qui accèdent aux cours et dans les classes. Des étudiantes et étudiants se sont plaints d'agressions mais aucune oreille ne semble entendre le cri. D'aucuns estiment que la poursuite du débrayage des enseignants ne fera qu'augmenter la tension qui règne déjà depuis longtemps.Enfin, notons que beaucoup d'instituts et de départements n'ont pas d'étudiants tout le long de l'année. Le débrayage des enseignants est intervenu juste après leur décision de reprendre les cours. Plus la fin de l'année se rapproche plus il y a à craindre des débordements car tous les évènements ne font qu'attiser la colère.




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