Algérie

Le CNES impose ses revendications


Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) tiendra aujourd'hui une assemblée générale pour décider de la suite à donner à son mouvement de protestation de trois jours. A l'ordre du jour de cette session, est inscrite également l'évaluation des rapports de différentes wilayas concernant les résultats de la réunion de six heures ayant regroupé, la semaine dernière, le CNES et le ministère de l'Enseignement supérieur. Hier, les responsables du syndicat ont affiché leur satisfaction quant au taux d'adhésion à leur action de contestation, et surtout ils se sont réjouis de l'intérêt qu'ont accordé les enseignants affiliés au syndicat au document élaboré entre les deux parties. A l'exception de l'université Houari Boumediène de Bab Ezzouar (USTHB) qui n'a pas de section au sein du CNES, les autres universités dans leur majorité ont observé un arrêt de travail. Si l'on en croit certaines indiscrétions, le conseil national du CNES va opter pour la suspension de son mouvement de grève. Selon M. Rahmani, coordonnateur national du syndicat, « le pouvoir a lâché du lest grâce à la mobilisation et la détermination des organisations autonomes ». « Le temps nous a donné raison. Nous n'avons pas cessé de demander l'ouverture d'un dialogue sur le régime indemnitaire, chose que le gouvernement a refusé de faire, après insistance, il a fini par céder parce qu'il a compris que nous avions raison et que lui a très mal géré ce dossier », a souligné un syndicaliste qui espère que l'UGTA ne tentera pas de s'attribuer cet exploit. L'autre acquis arraché par le CNES, d'après M. Rahmani, est d'ordre social et concerne les logements destinés aux enseignants du supérieur.Le CNES exigeait de la tutelle des « pré-affectations » des 6500 logements aux concernés. « Nous avons souhaité connaître la liste des bénéficiaires et s'assurer par là même que ces logements ne seront pas détournés », a affirmé notre interlocuteur, qui rappellera l'engagement pris par le ministre pour la prise en charge des enseignants logés dans des F1 et F2. Le Cnes a suggéré à ce que ces enseignants restituent les logements qu'ils occupent pour bénéficier d'autres plus spacieux. En outre, ce qui a visiblement motivé les enseignants à recourir au gel de leur mouvement de protestation, ce sont les deux décrets exécutifs qui seront prochainement promulgués et ont trait à la gouvernance au sein de l'université. Le premier texte porte sur la création d'une commission nationale indépendante d'évaluation de la gestion des universités sur le plan de la gouvernance et de la formation, tandis que le deuxième est relatif à la création d'une autre commission qui sera chargée de l'évaluation de la recherche, créneau pour lequel une enveloppe financière d'un million de dollars a été consacrée pour une période de trois ans. « Le Cnes estime que ces instruments indépendants vont permettre à tous les acteurs de travailler dans la transparence. Le syndicat siégera, au même titre que l'administration, au sein de ces conseils et veillera au contrôle du budget, de la qualité de la formation ainsi que les bénéficiaires des stages à l'étranger », a soutenu M. Rahmani, ajoutant : « Ce travail va mettre fin au clientélisme et au laxisme qui règnent à l'université et aussi permettre d'évaluer les compétences et le savoir-faire à travers un suivi rigoureux », a soutenu M. Rahmani qui, sur une note très optimiste, fera remarquer que « les enseignants sont jaloux de leurs acquis et ils vont les défendre jusqu'au bout ». S'agit-il là d'un optimisme démesuré ' Pour notre interlocuteur, « la protestation peut reprendre à n'importe quel moment, dans le cas où les pouvoirs publics ne mettraient pas à exécution tous les engagements consignés dans un PV ».« Nous allons tenir deux réunions, l'une en juillet et l'autre en septembre, pour évaluer l'état d'application de toutes les promesses et à ce moment-là, on rendra compte de notre position », a relevé M. Rahmani.
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