Plusieurs enseignants ont boycotté le tirage au sort pour les logements de fonction, organisé hier à l'université Salah Boubnider (Constantine 3), en accusant la commission des logements de «fraude».Tout en exprimant sa colère, Mohamed El-Hadi Smakdji, coordinateur de la section syndicale du Conseil national des enseignants du supérieur à Constantine (CNES), a qualifié ce tirage au sort de «scandaleux». Plus précis, notre interlocuteur a affirmé que cette opération ne devrait pas avoir lieu, car une dizaine d'enseignants ont déposé une plainte en référé cette semaine, et le verdict sera prononcé lundi prochain. «En tant que coordinateur du CNES et bénéficiaire d'un logement de fonction, je refuse catégoriquement cette mascarade.
Car, non seulement l'affaire est en litige, mais en plus, le président actuel de la commission des logements de fonction n'est pas encore désigné officiellement.
Il n'y a aucun PV d'installation du recteur de l'université Constantine 3 à la tête de la commission, à la place de Abdelhamid Djekoun», a dénoncé notre interlocuteur, qui a affirmé que cette précipitation dans l'attribution des logements de fonction, sans qu'il y ait une autorisation de la tutelle et en l'absence des membres de la commission des logements, y compris le représentant du CNES, ne fait que confirmer les multiples dépassements à grande échelle. M. Smakdji est allé jusqu'à accuser le président actuel de la commission, en l'occurrence le recteur de l'université Salah Boubnider, de «négligence». Car, selon toujours ses dires, il n'a pas pris en considération les recours et le jugement de la justice, qui n'est pas encore prononcé, ce qui suscite beaucoup d'interrogations.
Vu la gravité de la situation, le CNES a adressé un communiqué aux ministères de l'Habitat, de l'Enseignement supérieur et des Finances, ainsi qu'une copie aux autorités locales concernées, à leur tête le wali de Constantine. Dans ce communiqué, dont El Watan détient une copie, le CNES dénonce huit dépassements «inadmissibles» commis avec le consentement des responsables concernés. Notons, parmi les points cités dans le même document : «L'intégration d' indus bénéficiaires, dont certains ont été transférés vers d'autres wilayas et d'autres ont bénéficié d'un logement dans différents programmes. L'ajout de nouveaux noms à la liste des bénéficiaires.
Pourtant ces derniers n'ont jamais figuré sur la liste publiée en septembre 2017 ni sur la liste des recours. En plus, la commission n'a pas signé un PV final, à cause des graves dépassements enregistrés.» A la fin, le coordinateur de la section syndicale du CNES de l'université des Frères Mentouri réclame l'intervention des autorités concernées pour mettre un terme à ce scandale, qui prive 150 enseignants de leur droit légitime de bénéficier d'un logement de fonction.
Ce dossier devient épineux à cause des pratiques susmentionnées et signalées à plusieurs reprises par la coordination indépendante des enseignants des trois universités de Constantine (1, 2 et 3) et le CNES. Mais les tutelles concernées refusent d'intervenir et préfèrent jouer le rôle de spectateurs. Le projet en question, lancé depuis 2012, concerne la réalisation de 460 logements de fonction situés à proximité de l'université Salah Boubnider (Constantine 3), dont 200 unités sont achevées et devraient être livrées en avril prochain. Pour la deuxième tranche, 160 unités seront livrées en mars et 100 en juillet.
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Posté Le : 21/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yousra Salem
Source : www.elwatan.com