Algérie

Le Cnes appelle à limiter l'accès aux études doctorales



L'université algérienne forme actuellement 64 000 étudiants en doctorat. Or, l'enseignement supérieur embauche entre 1 500 à 1 600 docteurs universitaires par an. Entre-temps, 22 000 titulaires du diplôme de doctorat sont au chômage, selon le chiffre officiel annoncé par le Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur). Le syndicat tire la sonnette d'alarme sur l'avenir de ce diplôme et appelle à former selon les besoins en révisant les conditions d'accès à cette formation.Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Pas suffisamment de débouchés pour les jeunes docteurs universitaires. Le Conseil national des enseignants du supérieur vient de tirer la sonnette d'alarme sur l'avenir des études doctorales en Algérie.
L'université algérienne, estime le syndicat, forme beaucoup plus que ses besoins. La preuve, avance le Cnes, est qu'actuellement 22 000 titulaires de doctorat se retrouvent sans emploi.
Au même moment, l'université algérienne compte actuellement 64 000 étudiants en doctorat. Cependant, selon le Cnes, même si l'université accuse un manque d'effectifs, elle ne peut pas embaucher autant de diplômés.
L'enseignement supérieur compte un effectif de 63 000 enseignants et embauche annuellement entre 1 500 et 1 600 enseignants. «À ce rythme, il faudrait attendre une quinzaine d'années pour que l'université puisse absorber tout ce nombre de diplômés», a déclaré Abdelhafid Milat, président du Cnes. «Nous comptons 110 établissements du supérieur au niveau national et il est impossible d'ouvrir des postes budgétaires pour recruter tous ces diplômés même si nous accusons un déficit, nous n'avons pas de places suffisantes. Actuellement, il y a 64 000 étudiants en doctorat et déjà 22 000 sont au chômage et nous aurons un millier de diplômés par an qui viendront s'ajouter à ce nombre, c'est une catastrophe qui va nous mener à comptabiliser, en moyenne, 35 000 doctorants au chômage par an», a souligné Me Milat. Ce dernier a rappelé que ce problème a été posé depuis 2004 avec la mise en place du système LMD.
Le syndicat appelle l'université à former des docteurs universitaires, selon ses besoins. Autrement, avertit le Cnes, l'avenir de ce diplôme est en danger et « nous risquons de faire perdre de sa valeur à ce diplôme supérieur». Me Milat rappelle que l'université embauche jusqu'à 1 600 enseignants par an, tandis que le nombre de diplômés annuellement en doctorat est entre 3 000 à 5 000 diplômés. « Il y a un problème, puisque d'ici deux ans, nous risquons d'avoir entre 80 000 à 90 000 doctorants», souligne le syndicaliste qui appelle à des solutions urgentes avant que la situation ne se transforme en crise.
Le président du Cnes propose la révision des conditions d'accès au concours de doctorat et du système d'évaluation dans la formation, d'arrêter l'ouverture anarchique des places académiques de formation, la suppression de l'ouverture de places en doctorat, selon les spécialités, et ouvrir des places selon les filières et, enfin, arrêter l'ouverture de places en doctorat dans chaque établissement. Le nombre de places en doctorat doit être ouvert au niveau national, selon le Cnes qui a indiqué que le ministère de l'Enseignement supérieur a déjà mis en place une commission afin de se pencher sur ce problème.
S. A.




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