Algérie

Le Cnapeste met les lycéens à la rue



De jeunes lycéens dans les rues sont une bombe à retardement...Dans les quatre coins du pays, ces jeunes se sont rassemblés devant les portes de leurs établissements scolaires qu' ils ont bloquées.
La grève du Cnapeste prend un virage dangereux! Hier matin, premier jour de la semaine, plusieurs régions du pays ont vu leurs lycéens gagner la rue. En effet, dès les premières heures de la matinée, ces jeunes, qui semblent s'être donné le mot, se sont rassemblés devant les portes de leurs établissements scolaires, qu'ils ont bloquées. «On ne veut pas des vacataires, on réclame la réintégration des enseignants radiés et la reprise des cours le plus rapidement possible», affirme un groupe de jeunes protestataires rencontré devant le nouveau lycée de Rouiba (banlieue est d'Alger). Le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Ahmed Khaled, confirme la «révolte» des lycéens. «Ils réclament leurs enseignants. Sauf que ces derniers sont en grève. Donc, nous sommes en train d'appeler les parents d'élèves à convaincre leurs enfants parce que les contractuels sont également compétents», assure-t-il. La capitale semble avoir été la région la plus touchée par ces sit-in pacifiques de lycéens.
En plus de Rouiba, les parents d'élèves nous ont signalé plusieurs manifestations du genre, notamment du côté Ouest, à Draria et à El Achour, mais aussi à Ben Aknoun, Bouzaréah, Hussein-Dey... D'ailleurs, les abords des lycées et places sensibles de la capitale et de sa banlieue ont été quadrillés par la police. Même les officiers supérieurs étaient de corvée! Plusieurs commissaires ont été aperçus dans les barrages, renforcés pour la circonstance. Néanmoins, aucun débordement n'a été signalé. Ce qui n'est pas le cas dans la wilaya d'El Oued où des lycéens en colère ont carrément fermé une Route nationale, Ndlr) avant de se rassembler devant le siège de la daïra de la commune d'El Mghaïr. De même dans la wilaya de Guelma, plus exactement à Aïn El Beïda, où la RN 16 a été bloquée par un groupe de lycéens, provoquant une véritable anarchie au niveau de ce tronçon qui relie la ville portuaire de Annaba à l'oasis de Touggourt. À Skikda, les services de sécurité n'ont pas laissé les lycéens quitter leurs établissements, ce qui ne les a pas empêchés d'improviser des sit-in dans la cour de leurs établissements scolaires. À Oran, les lycéens ont encerclé la direction de l'éducation, pancarte à la main où était inscrit: «Non à l'exclusion de nos enseignants.» Chauffés à blanc, ces lycéens ont, comme leurs camarades, exprimé leur soutien à leurs profs, tout en réclamant l'application de la règle du «seuil» des cours pour les classes d'examens.
Ces lycéens, qui sont sortis tous le même jour et au même moment affirment à l'unanimité qu'ils ne reprendront pas les cours avant que leurs enseignants exclus ne soient réintégrés.
«C'est clair et net, aujourd'hui on est une dizaine, demain notre chiffre va décupler. Ils doivent répondre à nos doléances avant que la situation ne se complique», soutient un jeune adolescent qui s'exprime comme un vrai syndicaliste... Comme d'ailleurs beaucoup de ses camarades qui semblaient avoir des discours tout prêts, ce qui soulève des questions sur la «spontanéité» de ces manifestations, dont les appels ont été relayés sur les réseaux sociaux par des sources inconnues.
Qui a poussé ces jeunes à sortir dans la rue' Une chose est sûre en tout cas, quels que soient les instigateurs, ils sont en train de jouer avec le feu. De jeunes lycéens dans les rues du pays sont une bombe à retardement. Cela peut vite dégénérer, surtout qu'ils risquent d'être rejoints par de jeunes voyous, ce qui pourrait changer le caractère pacifique de ces manifestations. À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler...


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