Algérie

Le Cnapeste appelle la tutelle à assumer ses responsabilités



Hier mercredi et au second jour de la grève nationale cyclique de deux jours par semaine décidée par le Cnapeste lors de sa session tenue à Boumerdès les 16 et 17 octobre dernier, le mouvement de contestation initié par cette structure syndicale a gardé le cap de la mobilisation. Selon le porte-parole de ce syndicat Messaoud Boudiba, cette grève a été massivement suivie dans les lycées et les collèges. En effet, les taux de suivi, selon les différents paliers de l'enseignement, ont atteint durant la première journée de la grève 90% pour le secondaire, 78% pour le moyen et jusqu'à 30% pour le primaire, selon la même source."Ces chiffres, qui n'ont pas connu au deuxième jour de la contestation un quelconque changement, révèlent, encore une fois, la détermination de la corporation, qui n'est pas prête à faire marche arrière. Pour preuve, nous bouclons la troisième semaine de grève et le mouvement ne faiblit pas", affirme M. Boudiba, qui rappelle que "le pourrissement ne profite à personne". "Le ministère de l'Education nationale ne veut pas prendre ses responsabilités et faire un geste d'apaisement à l'effet de trouver une issue à la crise qui paralyse le secteur depuis le 2 novembre", regrette-t-il.
Le même syndicat, qui a dénoncé depuis le déclenchement de la grève le mutisme de la tutelle, a décidé de radicaliser le mouvement de contestation, et ce, en application des résolutions prises lors du conseil national tenu à Blida, les 5 et 6 novembre derniers, en organisant, le 22 novembre prochain, des rassemblements devant les directions de l'éducation de toutes les wilayas du pays. M. Boudiba a rappelé que suivant les mêmes résolutions, des rassemblements plus importants seront organisés par la suite au niveau régional puis national, et dont les dates et les lieux seront définis ultérieurement et en commun accord avec la base militante du syndicat.
Ils seront, bien évidemment, a-t-il précisé, ponctués par le boycott des notes du 1er trimestre de l'année en cours. Cela, conditionne-t-il, dans la mesure où le ministère de l'Education nationale ne consent pas envers cette base militante un geste d'apaisement qui puisse venir à bout de ce conflit. "La revalorisation des salaires au vu du pouvoir d'achat de l'enseignant, qui se dégrade de jour en jour, constitue, en marge des autres revendications socioprofessionnelles, le point cardinal des revendications. La base militante, qui a rejeté le contenu des réponses de la tutelle transcrites dans le procès-verbal du 24 octobre à la suite des négociations entre les deux parties, interpelle la tutelle à travers cette mobilisation qui ne faiblit pas", explique M. Boudiba. "Nous irons jusqu'au bout des actions de contestation décidées par le conseil national", assure-t-il.
"À ce stade du conflit, les pouvoirs publics et les responsables du ministère de l'Education doivent réagir et prendre leurs responsabilités, et ne pas minimiser à chaque fois l'ampleur du mouvement par l'annonce de chiffres qui ne reflètent pas la réalité ni l'ampleur du mouvement", s'indigne le porte-parole du Cnapeste.

Aziz Boucebha


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