Le journal britannique The Guardian, réputé pour son sérieux, a estimé, dans une récente édition, la fortune du clan du dictateur égyptien à 40, voire à 70 milliards de dollars. Cela fait plus que la fortune du patron de Microsoft qui est de 54 milliards de dollars. Pour certains, ces estimations sont exagérées, pour d’autres, les avoirs des Moubarak seraient plus importants, car souvent enregistrés sous d’autres noms, y compris dans les paradis fiscaux tels que les îles Caïman ou le Luxembourg. Il y a d’abord, Gamel Moubarak, celui qui devait hériter «le trône» de l’Egypte. D’après The Sun, un autre journal britannique, le fils aîné du maître du Caire possède un luxueux palais au quartier de Knightsbridge, à côté du célèbre magasin Harrods, à Londres.
La valeur du Wilton Place est estimée à 13,5 milliards de dollars. Gamel Moubarak a, d’après une enquête de la chaîne américaine ABC News, fait fortune dans la spéculation sur la dette souveraine de l’Egypte depuis le milieu des années 1980. Tout cela est géré par la société Medinvest basée à Londres, toujours au quartier de Knightsbridge. Le fils aîné de Hosni Moubarak a gagné énormément d’argent dans la revente de terrains rachetés à l’armée et cédés ensuite à des industriels. Les avoirs de Gamel Moubarak, estimés à 17 milliards de dollars, sont placés dans des banques en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Allemagne et en Suisse. Comme son frère, Alaa, Gamel a placé de l’argent dans des fonds d’investissement en Amérique du Nord, en Europe et en Asie.
La fortune de Alaa Moubarak serait de 8 milliards de dollars. Il possède deux avions privés, un yacht royal, des magasins à Rodeo Road à Los Angeles et à la 5e avenue à New York, ces deux rues commerçantes sont les plus chères au monde. La spécialité du «papa» est, selon les experts, la prise de commission sur les nombreux contrats d’armement que l’Egypte est forcée de signer, compte tenu de la sensibilité de sa situation géographique entre le Moyen-Orient et l’Afrique. D’après The Guardian, la famille Moubarak exigeait, au mépris de la loi, à tout investisseur étranger, qui s’installe en Egypte, une joint-venture avec un partenaire local à hauteur de 20%. A travers ce moyen, les Moubarak s’engouffrent dans le capital de toutes les entreprises étrangères qui activent dans le pays. Le clan Trabelsi-Ben Ali n’a visiblement fait que copier le modèle en Tunisie ! Hosni Moubarak et son fils ont également des intérêts dans les sociétés militaires, car en Egypte, l’armée est un acteur économique.
Elle a investi dans tous les secteurs, y compris le tourisme et l’agriculture. Une grande partie de l’infrastructure hôtelière de la côte de la mer Rouge est la propriété des Moubarak, dont les célèbres Nâama Bay et Charm El Cheikh. Les Moubarak ont de nombreuses propriétés (villas, appartements) en Allemagne, en France, en Suisse, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et aux Emirats arabes unis. Une partie importante de leurs avoirs sont déposés dans les banques suisse et britannique, UBS et Bank of Scotland. La fortune est éparpillée pour compliquer une éventuelle traque par les mécanismes internationaux en cas de chute de la dictature au Caire. «Ce mode d’accumulation de richesses est un modèle appliqué par d’autres dictateurs du Moyen-Orient afin que leur fortune ne soit pas saisie au cours d’un changement de pouvoir. Ces dirigeants prévoient ce cas», a estimé Amaney Jamal, professeur de sciences politiques à la Princeton University, citée par The Guardian.
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Posté Le : 08/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Fayçal Métaoui
Source : www.elwatan.com