Le citoyen victime de son comportement

Une surprise ' Non ! On s'attendait à de tels comportements. Figurez-vous que la veille de la nuit du doute les prix appliqués à travers tout le territoire national, même avec les petites augmentations, restaient relativement stables et abordables. Sauf pour le poulet qui reprenait de l'aile malgré le soutien des prix de son alimentation par l'Etat.Ce n'est pas une question d'offre et de demande. Car la disponibilité de tous les produits, qu'ils soient de saison ou hors saison, couvre tous les étals des marchés. La plage horaire d'ouverture des marchands de fruits et légumes est de presque 18 heures sur 24. Ce qui est étonnant pour ceux qui accordent des sursis aux «voleurs», car c'est comme ça qu'il faudrait les désigner, l'avant-veille du Ramadhan, c'est-à-dire le lundi, les marchands de fruits et légumes, avant qu'ils ne deviennent indélicats, proposaient la courgette à entre 40 et 60 DA le kilo, les oignons à 20 ou 25 DA, la betterave à 40 DA, la tomate à 40 et 60 DA, la pomme de terre à 20 et 30 DA, l'ail à 80 et 100 DA, le poivron à 70 et 80 DA, l'aubergine à 30 et 35 DA, les carottes à 40 DA, les haricots verts à 80 DA, la salade à 50 DA et tant d'autres produits dont la liste est longue. Les viandes blanches étaient proposées entre 260 et 270 DA/kg. C'était la mercuriale des prix de détail en moyenne à travers tout le pays. Hier, ce fut l'embrasement et nos sources à travers le pays sont unanimes pour dire qu'il y a eu de la malversation dans les prix. Les mêmes produits que nous avions sus-cités, dont les stocks de la veille, ont changé sans que les marchands qui les appliquaient n'aient honte de ce qu'ils font, bien qu'ils soient les donneurs de leçons sur la charia, l'équité et l'honnêteté. Les mêmes stocks des mêmes produits ont vu les prix appliqués par les mêmes commerçants comme suit : la courgettes à 100 et 140 DA, les oignons à 50 et 60 DA,la betterave à 65 et 80 DA, la tomate à 80, 100 et 120 DA, sauf à Guelma où elle reste à 20 DA,la pomme de terre (qui reste abordable) à 40 DA, l'ail de saison à 200 DA, le poivron à 100 voire à 120 et 140 DA, l'aubergine à 60 et 80 DA, les carottes à 80 et 120 DA, les haricots verts à 120 DA, la salade à 100 DA. Le poulet, le même de la veille, est imposé à 380 DA/kg alors qu'une virée aux abattoirs à volaille nous permet de constater que le prix est de 230 DA le kilogramme vif et la règle veut qu'il faudrait ajouter 50 DA pour le vendre au détail, c'est-à-dire à 280 DA/kg. La balle n'est plus dans le camp des producteurs ou dans les abattoirs, mais chez les commerçants indélicats. Est-ce que tous les commerçants sont des voleurs ' A cette question, nous répondrons «non». Le voleurs continueront de le faire tant que l'on se laisse faire, nous dira El-Hadj Lakhdar.