Algérie

«Le citoyen algérien ne peut être embrigadé par la mosquée, ni par la corruption»



Le porte-parole de l'Union démocratique et sociale (UDS), une formation politique non agréée, Karim Tabbou, a estimé, avant-hier jeudi à Tizi Ouzou que le citoyen algérien ne peut être embrigadé par la mosquée, encore moins par la corruption. «L'Algérien est dans une logique pluraliste. Il est sorti dans la rue pour reconquérir ses libertés et pour dire Non à la monarchie familiale et Non à une oligarchie financière», a-t-il indiqué.S'exprimant lors d'une conférence-débat à l'auditorium du campus Hasnaoua I de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou autour des manifestations populaires qui secouent le pays depuis le 22 février dernier, sous le thème «Impasse politique : quelles perspectives pour le pays '», Karim Tabbou a considéré que la légitimité n'est pas un capital historique, elle se constitue par le combat au quotidien. «Le mouvement pour le changement est une bataille de longue haleine», a-t-il observé. Evoquant la transition à venir, l'intervenant a exclu toute possibilité de dialogue avec le gouvernement Bedoui. «Je ne participerai ni au gouvernement Bedoui ni à la Conférence nationale qui n'est autre qu'une opération de ruse à travers laquelle ils espèrent pouvoir se maintenir», a martelé Karim Tabbou sous un tonnerre d'applaudissements.
Nous n'allons ni vous permettre de ruser avec notre avenir, ni vous laisser faire la contre-révolution, a-t-il poursuivi. «Le mouvement populaire qui se mobilise depuis le 22 février dernier pour réclamer le changement radical du système, est une véritable révolution qui va instaurer la République du public car, jusque-là, nous étions dans une République sans public», a-t-il dit encore. Aussi, a-t-il fustigé les partis de la coalition présidentielle à qui il reproche de vouloir utiliser la ruse politique pour infiltrer le mouvement populaire enclenché depuis le 22 février dernier pour revendiquer un changement radical du système politique, mettant en garde contre ce qu'il a qualifié de ruse politique du RND et du FLN.
«Nous n'allons pas accepter leur contre-révolution. Le pouvoir a une technique pour tenter de faire échouer la mobilisation. Il a aussi l'art de gérer les conflits par la violence. Il a, d'ailleurs, tout fait pour exploiter les tragédies profondes de la société. Il y a un plan diabolique qui est en train de se mettre en place», a observé Karim Tabbou. Les mouvements de protestation quand ils ne sont pas encadrés, a-t-il ajouté, sont toujours exposés à la manipulation et la récupération, précisant qu'il n'intervient pas au nom du mouvement populaire. «Je ne parle pas au nom du mouvement.
J'interviens en ma qualité de militant politique. Mon objectif est de créer le débat», a insisté le porte-parole de l'UDS. Nous sommes, a-t-il dit encore, dans le processus inverse de la géologie. «Nous sommes en train de connaître les répliques avant le séisme du grand départ du système», a-t-il ajouté, non sans insister sur la nécessité de maintenir cette formidable mobilisation. Une mobilisation qui a, a-t-il considéré, acté la fondation de la République, qui a démontré la capacité du peuple à exercer son droit de contrôle, qui est en train de défier l'histoire et qui vient d'acter l'unité nationale, qui a rétabli l'honneur national, et qui a définitivement brisé le mur de la peur pour mettre l'Algérie sur un processus historique.


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