Algérie

Le cinquième mandat ne passe pas à Montréal


Le cinquième mandat ne passe pas à Montréal
Manif contre le 5e mandat devant le consulat d'Algérie à Montréal

Ils étaient plus de 1500, selon les estimations de la police, à se rassembler avant-hier dimanche devant le consulat d’Algérie à Montréal pour dénoncer la candidature du président Bouteflika et réclamer un changement du système.

De mémoire d’émigré au Canada, ce rassemblement est l’un des plus imposants organisés par la diaspora algérienne de ce pays dont le nombre a atteint les 120.000, selon les dernières statistiques fiables.

Malgré la forte pluie verglaçante qui rendait les trottoirs de la ville dangereux et malgré le froid, les organisateurs ont réussi leur pari de faire sortir un aussi gand nombre de personnes un dimanche. La police a même décidé de fermer la rue et détourner le trafic automobile ves les rues avoisinantes.

“En 2014 lors des élections du quatrieme mandat, je venais chaque samedi et nous étions au maximum une vingtaine. On a atteint un maximum, une fois, avec 60 personnes”, explique l’artiste et auteur Bahia Kiared venue participier au rassemblement.

Drapeaux à la main et brandissant pancartes avec des slogans appelant, certes à faire barrage à un cinquième mandat d’un président qui est pouvoir depuis 20 ans mais aussi à ”rendre l’Algérie aux Algériens”, les participants ont entonné l’hymne national et improvisé des chansons (Y en a marre de ce pouvoir ou Fi Montréal ma kache el cachir, en référence aux saucisses distribuées par les autorités aux présents à la coupoule lors du meeting de soutien au cinquième mandat).

Les organisatreurs ont tenu à s’afficher publiquement pour faire taire les accusations d”appels anonymes” telles que celles lancée hier par le Premier ministre Ahmed Ouyahia.

Jihed Halimi, informaticien, l’un des initiateurs de l’appel au rassemblement affirme qu’il l’a lancé après discussion avec deux amis facebook. Puis ils ont vu que Mouwatana Montréal avait aussi lancé un événement et ils se sont entendu sur la date du dimanche 24 février. Ainsi tout s’est passé via les médias sociaux. Son événement facebook affichait plus de 3000 personnes intéressés et ou ayant confirmé leur présence.

Sur place chacun affichait les slogans qu’il a ramené avec lui (“non au 5éme mandat”, “libérez l’otage Bouteflika”, “pour un Maghreb des peuples”, “Pour une assemblée constituante”, entre autres) qui dénote une diversité d’opinions. D’ailleurs les organisateurs ont fini par ”céder” l’événement aux particpants.

”C’est un rassemblement citoyen pluraliste et diversifié, forcément, il y a pluralité politique. Il n’y avait ni parti ni organisation qui s’est affiché en tant que tel, ou identifié avec une pancarte ou banderole. Quant à la revendication “Pour une assemblée constituante”, elle n’est pas l’exclusivité d’un parti politique.”, affirme Ali ihaddadene un vieux routier de l’action poltique en Algérie qui estime que ”le rassemblement a été une réussite.”

Taieb Hafsi, le professeur en management à HEC Montréal, a pris part à cette manifestation, la première depuis son installation au Canada il y a plus de quatre décennies. C’est dire la gravité du moment. ”’Nous assistons tout de même à la fin d’une période qui a fait beaucoup de mal aux institutions du pays.’, dit celui qui a été élu membre Société royale du Canada en novembre dernier.