Le cinéma toujours dans le flou

La démarche de Azzedine Mihoubi à la tête du ministère de la Culture depuis 2015 (gouvernement Sellal reconduit en 2017 avec celui d'Ouyahia) laisse perplexe.A El Tarf, dimanche, deux annonces faites par le ministre n'ont pas manqué de susciter des interrogations si on les rapporte à la coupe drastique faite dans le budget de ce département ministériel et les réorganisations opérées en conséquence dans ce secteur.
En effet, le flou persiste encore sur la destination des 380 salles de cinéma que compte le pays. La majeure partie, propriété des communes, est fermée comme chacun a pu le constater, à l'exception de quelques-unes, celle de Dréan et Besbès à El Tarf qui ont bénéficié de financements sur des programmes locaux. Il y a encore la dizaine de Cinémathèques et enfin les 80 salles sous tutelle directe du ministère de la Culture. En 2017, Azzedine Mihoubi les confie à l'ONCI (Office national de la culture et de l'information) sans crier gare et sans en expliquer les motifs, au moins aux professionnels du cinéma.
Une année après, le ministre change d'avis et estime que l'organisme dirigé par Lakhdar Bentorki n'est pas être assez étoffé en moyens, en personnel qualifié et surtout en expérience pour assurer la lourde tâche de redonner vie aux salles obscures. Un revirement aussi obscur que la décision première ! A El Tarf, à la question de savoir si, comme cela a été rapporté par des confrères, le ministre a décidé de retirer la gestion des salles pour la confier à l'AARC (Agence algérienne du rayonnement culturel), Azzedine Mihoubia a répondu que pour l'heure rien n'a été décidé et que l'AARC n'a été chargée que de faire un état des lieux, qui par ailleurs avait été confié à l'ONCI qui n'a pas pu le mener à terme certainement pour les raisons déjà évoquées. Le lecteur doit savoir que cette même AARC a été stigmatisée comme création de KhalidaToumi, ancienne ministre de la Culture, et vivement critiquée par Mihoubi.
Par ailleurs, le ministre de la Culture a ajouté que les salles seront mises en réseau et leurs équipes de gestion formées en conséquence. Autre annonce qui ne serait que cela, sans plus. En outre, M. Mihoubi a annoncé la résurrection et l'institutionnalisation de la Fête du corail d'El Kala, enfouie depuis 2008. Autre décision qui en a dérouté plus d'un puisque le même ministre a enterré en deux années environ 150 festivals sous prétexte de crise financière. A El Tarf, les gens sont sceptiques. Où va-t-il trouver cet argent ' De là à faire un lien avec la visite du ministre de la Culture aux ateliers de formation des élus du RND d'El Tarf et Annaba, il n'y avait qu'un pas et il a été franchi.