« Le cinéma est le miroir du monde » Rencontre avec l'actrice égyptienne Leila Tahar

L'actrice égyptienne Leila Tahar, de son vrai nom Chroat Mustafa Ibrahim, est née en 1942. Elle est surnommée « Flacon de miel » par l'écrivain Ihsane Abd El Qadous en référence à ses qualités vocales révélées au tout début de son parcours à la télévision en tant que speakerine. Ce premier travail a aussi permis de faire découvrir ses prédispositions pour l'interprétation scénique, ayant été aussitôt choisie pour jouer un rôle aux côtés de la star Farid Chaouki. Depuis, elle a prêté ses traits aux personnages de nombre de feuilletons télévisés, dont adat oua taqalid, El-leil oua el barari, Ezzaouadj âala tariqati, et a été honorée lors de plusieurs festivals internationaux et arabes et dernièrement à Oran (Algérie). Comédienne de génie et de talent, Leila Tahar est devenue maître dans son univers. Véritable conteuse d'histoires, amoureuse de l'image, les personnages qu'elle interprète sont fortement marqués par divers thèmes. Aujourd'hui, elle figure parmi les acteurs qui ont su allier succès public et réussite critique. Chaleureuse et simple, elle parle avec passion de son métier. Rencontre avec une grande dame.Un mot sur votre participation en tant qu'invitée d'honneur au 7e Festival d'Oran du film arabe '
C'est un honneur pour moi de prendre part à cette manifestation qui prend de l'ampleur. Ce festival est devenu désormais un rendez-vous annuel tant attendu des professionnels et du public, sans aucun doute. En plus, ce festival permet de découvrir ce qui se fait ailleurs grâce à la participation de divers pays arabes.
Oran vient de vous rendre un remarquable hommage, parlez-nous de cette consécration '
C'est toujours un plaisir pour un acteur d'être honoré. Pour ma petite personne, je dirais que je suis très émue par cette nouvelle consécration.
Parallèlement à votre parcours artistique, vous vous distinguez aussi par des 'uvres caritatives. Est-ce vrai '
C'est vrai. J'apporte mon soutien et mon dévouement total aux malades nécessiteux. Je signale dans cet ordre d'idées que je suis membre fondatrice de l'association C'urs d'Egypte qui aide les personnes souffrant de pathologies cardiaques de se faire opérer gratuitement.
Quelle est votre motivation '
Être membre fondatrice de l'association C'urs d'Egypte est pour moi un moyen d'être plus consciente des réalités du monde. De cette façon, je peux suggérer un message sans être trop démagogique.
Avec la situation actuelle en Egypte, quel regard portez-vous sur le cinéma égyptien '
Il est dommage que notre cinéma ne s'exporte pas davantage. Néanmoins, il y a toujours l'organisation des festivals. C'est l'occasion d'échanger les expériences, de découvrir de nouveaux cinéastes, de nouveaux cinémas.
Pensez-vous que le cinéma égyptien a changé depuis l'époque où vous avez commencé à jouer '
Tout comme la société égyptienne change, le cinéma est le miroir du monde. Une chose dont je suis heureuse, c'est qu'il y a beaucoup de nouveaux réalisateurs qui arrivent actuellement. Ils sont très créatifs et motivés. Il apporte un renouveau au cinéma égyptien.