Le cinéma chinois distingué

La fiction « Black coal, thin ice » (Charbon noir, glace mince) du réalisateur chinois Yinana Diao s'est vu attribuer samedi soir à Berlin l'Ours d'Or du meilleur film par le jury international de la 64e Berlinale (Festival international du film de Berlin), qui a pris fin le 16 février. Cette fiction aux airs de thriller relatant l'histoire d'un policier qui enquête sur une série de meurtres, a également été distinguée de l'Ours d'Argent du meilleur acteur qui est revenu à l'acteur chinois Liao Fan. L'Ours d'Argent de la meilleure interprétation féminine est, quant à lui, revenu à l'actrice japonaise Haru Kuroki pour son rôle dans « The little house » (La petite maison) de son compatriote Yoji Yamada. Lors de cette soirée de remise des prix, le jury présidé par le producteur et scénariste américain James Schamus, a attribué l'Ours d'Argent, Grand prix du jury au réalisateur américain Wes Anderson pour « The grand Budapest hotel », une comédie loufoque, programmée en ouverture de la Berlinale, se déroulant pendant l'entre-deux guerres relatant l'histoire du concierge d'un grand hôtel parisien qui se retrouve impliqué dans un vol d'une toile de maître. L'Ours d'argent du meilleur scénario a été attribué aux scénaristes allemands Anna et Dietrich Bruggemann pour « Kreuzweg » (Calvaire) alors que celui de meilleur réalisateur est revenu au cinéaste américain Richard Linklater pour son film « Boyhood » (enfance). Le réalisateur français Alain Resnais, qui a présenté sa fiction intitulée « Aimer, boire et chanter », mettant en scène un groupe d'amis bouleversé par la maladie de l'un d'entre eux qui n'a plus beaucoup de temps à vivre, a reçu le Prix Alfred-Bauer remis à un film qui « ouvre de nouvelles perspectives cinématographiques », selon le site internet de la 64e Berlinale. La catégorie court métrage a connu la distinction des réalisateurs français Caroline Poggi et Jonathan Vinel pour « Tant qu'il nous reste des fusils à pompe », Ours d'Or du court métrage. Une programmation très diversifiée a marqué cette 64e Berlinale, qui se doit, selon le directeur de la Berlinale Dieter Kosslick, de « satisfaire l'intérêt du public, de garder un ?il sur l'actualité, qui doit être présente dans les ?uvres sélectionnées ». Dieter Kosslick avait déclaré que « la clé de la Berlinale était d'élaborer des événements pour tout le monde et faire en sorte que le public quitte son canapé pour remplir les salles de cinéma. Pour cela la programmation est tout aussi fragmentée que les goûts du public, et l'organisateur ne doit jamais oublier de se réinventer ». La fiction « Two men in town » (Deux hommes dans la ville) du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb était en lice dans la catégorie long métrage de fiction, un drame sur base de rédemption qui comptait essentiellement sur l'interprétation de Forest Whitaker dans cette compétition.