Algérie

Le cinéma à l'école.. Qui se souvient de Charlot '



Aujourd'hui, on se plaint du fait que les gens n'aiment pas aller au théâtre, au cinéma, au musée et aux diverses expositions. Le motif est le fait que l'école ne joue plus son rôle comme autrefois.On est au début des 1960, le portail de l'école est grand ouvert et les écoliers sont déjà en rang devant leurs classes. La cloche sonne et on se précipite vers les bancs. Sur l'estrade, la maîtresse habillée en tailleur qui se tient sur l'estrade, ordonne aux élèves de s'asseoir. Avant de se diriger vers son bureau pour faire l'appel, elle sourit aux petits et leur annonce : «aujourd'hui, c'est samedi. A 10h00, nous irons au local 9 pour voir un film de cinéma.» Il faut dire qu'à cette époque, les règles d'entrée à la classe transformée le temps d'une séance en salle de cinéma, diffèrent d'une école à une autre. Certains directeurs demandaient aux élèves de payer 20 centimes alors que les meilleurs élèves de la semaine, c'est à dire ceux qui avait gagné le plus de Bon-points ou d'images avaient le droit d'entrer gratuitement. Les élèves sautent de joie avant que la maîtresse n'exige le silence. Les cours d'écriture et de lecture passent vite et la cloche retentit de nouveau pour annoncer la récréation.
Ecran blanc sur tableau noir
A ce moment, l'institutrice demande à ses petits de sortir en rang pour aller directement vers la salle de projection. Le directeur de l'école portant un costume gris et cravate noir est accompagné de deux instituteurs qui joueront le rôle du projectionniste et du surveillant. Ce dernier annonce aux élèves : «Si vous restez tranquilles, on vous montrera trois films aujourd'hui.» Ils répondirent fortement en une seule voix : «Oui Monsieur !» Cinq minutes après, la classe plongea dans le noir et c'est le silence total. Sur l'écran accroché sur le tableau noir, un rectangle de lumière tente de prendre place pour ne plus bouger. Elle finit par s'arrêter au moment où le son du déroulement de la grande bobine : «Tek, tek, tek, tek» se déclenche. La première image apparaît sur l'écran et on voit un homme portant un chapeau entrain d'arroser son jardin. Un jeune garçon arrive et met son pied sur le tuyau. L'eau est momentanément coupée avant que le jardinier ne se fasse mouiller tout le visage. Il court derrière le garçon, l'attrape et lui donne une fessée avant qu'il ne se remette à l'arrosage de ses plantes.
La première leçon
Soudain, la lumière revient dans la classe et le maître explique : «Le film est fini. Il n'est pas long car c'est le premier film de l'histoire du cinéma. Il a été tourné et réalisé par les frères Lumière. à présent, vous allez voir un film de Charlot.» La salle replonge dans le noir et après le générique, on découvre la silhouette de Charlot qui va faire un combat de Boxe. Après la fin du film, on expliquera encore aux élèves que Charlot et les acteurs qui jouaient à ses côtés étaient muets car le cinéma de l'époque ne leur permettait pas de faire entendre leur voix qui était remplacée par des pancartes expliquant ce qu'ils disaient. Pour terminer la séance, on a choisi pou ce samedi, un film parlant avec le duo comique Laurel et Hardy. Les maîtres tout comme les élèves ne pourront retenir leurs éclats de rire jusqu'à la fin du film qui cesse avec le bruit de la bobine. On remet la lumière et les élèves sont priés de quitter la salle en silence.
Culture
En ce samedi d'octobre des années 1960, les petits élèves de l'école primaire viennent d'assister à leur première séance de cinéma mais aussi au premier cours d'art, ce qui restera gravé dans leur mémoire à vie pour aimer le 7e art. Y a-t-il aujourd'hui, une école qui organise des séances de cinéma pour les élèves ' y a-t-il un enseignant qui leur parle de Charlie Chaplin, de Butt Abott et Lou Castello ou de Laurel et Hardy, de l'histoire des frères Lumière, du cinéma muet et de l'arrivée du parlant '
Au fait, y a-t-il un instituteur ou une institutrice ayant les connaissances ou ce minimum de culture pour en parler '


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