Algérie

Le Ciloc à l'abandon



Les habitants du Ciloc ne sont pas au bout de leurs peines. Les problèmes s'accumulent à un rythme effréné et semblent prendre de court toutes les initiatives entreprises par l'association « Défi » de la cité et les quelque 750 locataires des six barres d'immeubles que compte le quartier. « Nous avons toutes les peines du monde à gérer les problèmes de la cité, qui sont aussi nombreux que variés, » avoue le président de l'association, le docteur Kamel Ouboudinar. Pour lui, le retour de l'OPGI à la gestion des affaires de la cité est plus qu'impératif. « Nous sommes prêts à nous acquitter de toutes les charges y afférentes, de la conciergerie à l'entretien », reconnaît-il. Les bâtiments A, B, C, D, E et celui dit « des travaux publics » sont réputés pour l'insalubrité de leur environnement. Les locataires reconnaissent leurs responsabilités dans cet état de fait mais s'étonnent que les immondices accumulées depuis 15 ans derrière les immeubles soient toujours là. Les campagnes d'assainissement entreprises de temps à autre par le service de l'APC consistent à déplacer les ordures de quelques mètres et non à les transférer vers la décharge publique du 7e km. » Le constat fait par le comité de quartier est alarmant. « Depuis quelque temps, les bâches à eau qui subviennent aux besoins des 125 familles que compte chaque immeuble ont été envahies par les eaux usées, sans qu'il y ait de réactions des services concernés, avec en plus la prolifération des rats à un rythme inquiétant, à tel point que nous repêchons presque régulièrement les cadavres de ces rongeurs, transporteurs de la peste, flottants dans les bâches à eau. Les risques d'épidémie sont considérables si les services concernés ne pensent pas à y remédier », soutient encore M. Ouboudinar. S'agissant des vide-ordures, notre interlocuteur déclare qu'ils sont encore en état de fonctionner normalement. « Nous ne pouvons pas les utiliser pour la simple raison qu'ils ont été transformés en commerces. Même scénario pour les espaces abritant les chaudières; sauf que là, ils ont été squattés par les locataires pour les aménager en logements de fortune », avoue-t-il. Il précise que des démarches seront entreprises auprès du wali pour tenter de les récupérer et de les remettre en fonction. Les locataires n'occultent pas le calvaire que leur font vivre les ascenseurs en panne depuis 20 ans. « Les personnes âgées et les malades chroniques préfèrent ne pas sortir de chez eux plutôt que d'avoir à affronter les 12 étages de l'immeuble », déclare un locataire. « Soucieux de la santé de nos locataires, nous avons tenté, au prix de grands sacrifices, de réparer les ascenseurs qui nous ont coûté 14 millions de centimes. Mais la SNARI, société chargée de leur installation et de leur entretien, après expertise, a émis des réserves quant à leur fonctionnalité. Sollicitée pour une intervention, la dite société nous a proposé une rénovation de tous les ascenseurs à un prix très élevé, ce qui n'est pas dans nos possibilités financières », avoue encore le président de l'association. Le quartier du Ciloc, connu pour être un des plus vieux de la ville, situé sur un axe routier très fréquenté, offre un visage hideux, avec ses tranchées creusées à l'occasion de travaux jamais remblayés. « Nous sommes obligés de faire de la gymnastique pour accéder à l'intérieur de nos immeubles. Alors qu'en est-il pour les personnes âgées », soulignent des habitants bien en peine dans un cadre de vie complètement disqualifié.


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