Algérie

Le CICR craint la propagation du choléra



Les forces de l'ordre ont intensifié hier leurs patrouilles à Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria, où la présence de nombreux cadavres faisait craindre à la Croix-Rouge l'apparition du choléra après des combats impliquant la secte « taliban », après une semaine d'affrontements meurtriers déclenchés par les extrémistes islamistes. Alors que le calme régnait dans la ville, on a décompté 34 corps en état de décomposition dans les quartiers de Bayan, Muna Garage et Ngobari-Costain, trois des cinq zones où les combats ont été les plus violents. Une responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Halima Bulama, a expliqué hier que le CICR craignait « l'apparition de maladies comme le choléra à cause de la présence de corps en décomposition dans les rues, ce qui constitue un risque sanitaire important ». Un porte-parole du gouvernement, Usman Chiroma, a affirmé que « le gouvernement est en train de travailler pour évacuer les cadavres ». « Nous avons mobilisé des hommes et équipements pour ce travail. Mais c'est un travail énorme étant donné le manque de moyens humains », a-t-il assuré. Les forces de sécurité ont violemment combattu, cette semaine, la secte islamiste extrémiste taliban dans quatre Etats du nord du Nigeria. Plus de 600 personnes ont péri dans ces affrontements, selon la police et des témoins. Le chef d'état-major des forces de défense, le général Paul Dike, qui s'est rendu à Maiduguri vendredi, a affirmé que « l'armée passerait au peigne fin chaque pouce de terrain pour s'assurer que de tels événements ne se produiront plus ».600 victimes dans les affrontementsDans ce fief des talibans, la police a annoncé hier avoir secouru 230 femmes et enfants enlevés des Etats du nord et transférés à Maiduguri par la secte. Selon une adolescente enlevée à Bukuru (plateau central du pays), Maimunatu Shuraim, 15 ans, les islamistes ont dit qu'ils « les emmenaient à Maiduguri pour (leur) apprendre la théologie islamique pure ». « Ils nous ont dit que l'éducation occidentale était responsable de l'immoralité parmi les jeunes », a-t-elle témoigné. La secte taliban est aussi appelée Boko Haram (« l'éducation occidentale est un péché » en langue haoussa). Vendredi soir, la police a annoncé l'arrestation de 36 talibans présumés près d'Abuja, jeudi au dernier jour des combats, en route pour Lagos, la capitale commerciale. Les détenus, dont les photos sont dans le journal indépendant Saturday Punch, paraissent très jeunes. Le chef taliban, Mohamed Yusuf, 39 ans, a été tué dans les combats jeudi soir, mais l'ONG Amnesty International a accusé la police de l'avoir exécuté et a demandé une enquête. « La police du Nigeria réaffirme que Yusuf est mort dans une fusillade avec les forces de sécurité », a assuré un haut responsable de la police, Ogbonnaya Onovo, dans un communiqué. « La police aurait voulu l'avoir vivant pour qu'il subisse le châtiment de la loi ». Jeudi soir, de source militaire anonyme, on indiquait que le chef islamiste avait été capturé dans la maison où il se cachait. Un policier avait ensuite déclaré que Yusuf avait « supplié et demandé le pardon avant d'être tué par balle ». Sa mort est « la meilleure chose qui pouvait arriver » au pays, a déclaré vendredi la ministre de l'Information, Dora Akunyili.


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