Algérie

Le CHU malade de son service de radiologie



Le CHU malade de son service de radiologie
Photo : M. Hacène
C'est tout le monde qui en parle depuis quelques années mais personne n'arrive à trouver une solution à ce problème qui ternit la réputation de l'établissement hospitalier le plus important de la région de Kabylie. Le CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou vit un grave problème dans son service de radiologie où le nombre de patients «refoulés» reste plus important que celui des malades pris en charge. Et pour cause, un seul médecin radiologue exerce dans cet immense service qui dispose de toute sorte d'appareils de radiologie, dont une IRM (imagerie par résonance magnétique) et deux scanners. Incapable de prendre en charge tous les patients qui se dirigent vers le service, le médecin, qui n'exerce qu'une journée par semaine, semble contraint de trier les malades postulant à une IRM ou un scanner. Des appareils que seul un spécialiste peut faire fonctionner et seul un radiologue peut faire lecture des résultats. De ce fait, de nombreux malades se voient contraints de se diriger vers le secteur privé, où les examens radiologiques coûtent les yeux de la tête à des citoyens qui n'arrivent toujours pas à sortir la tête de l'eau sur le plan social. Si certains citoyens soupçonnent une volonté malhonnête de réorienter les malades vers le privé, avec en toile de fond un enrichissement illicite, d'autres dénoncent plutôt une mauvaise gestion de ce service qui a fait fuir les médecins spécialistes en radiologie les plus tenaces. Les pannes récurrentes des appareils de radiologie, particulièrement l'IRM et le scanner, n'ont pas encouragé les médecins radiologues à rester au CHU de la ville des genêts. Certains d'entre eux soupçonnent même des sabotages volontaires de des appareils dans l'objectif de faciliter la réorientation des malades vers le privé. Et ces soupçons sont soutenus par les malades et les citoyens en général, qui voient des mains malveillantes «rouler» pour les cliniques et cabinets privés. Mais si aucune preuve concrète n'est apportée à ces graves accusations, qui mettent en cause la conscience professionnelle et la réputation des médecins ou des éléments paramédicaux du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, il est à se demander pourquoi la direction de cet établissement hospitalier régional est restée incapable de trouver une solution à cet épineux problème qui persiste depuis des années. De l'intérieur de l'hôpital, tout le monde parle de ce problème à la presse, mais tous exigent l'anonymat de peur de représailles qui risquent de venir de la direction et d'on ne sait où. Parce que, si certains accusent la direction de mauvaise gestion et parfois même de complicité avec les cliniques privées, d'autres soupçonnent certains de leurs collègues, du CHU en particulier et du secteur de la santé en général, de saboter le matériel pour nuire à la direction de l'établissement, et particulièrement son directeur général, le Professeur Abbes Ziri.
Ce dernier assure l'intérim de la direction générale du CHU, et il semblerait que certains éléments du secteur de la santé veulent à tout prix empêcher sa confirmation en tant que directeur général de l'hôpital. Dans les deux cas de figures, la responsabilité du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière est entièrement engagée, vu la gravité de la situation qui prévaut dans ce service vital de l'établissement. Soit le directeur général du CHU est incompétent et le ministère doit le relever de ses fonctions pour incapacité à gérer le service de radiologie, dont l'importance pour les malades est indiscutable, soit il est la cible d'éléments que l'on peut qualifier de mafieux et il s'agit dans ce cas précis de faire en sorte que ces «énergumènes» soient démasqués et présentés devant la justice pour sabotage et surtout mise en danger de la vie des citoyens des quatre wilayas prises en charge par le CHU Nedir-Mohamed de Tizi-Ouzou, à savoir Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès et Béjaïa. Et comme il s'agit de défendre et sauvegarder la santé et la vie des malades, une action du ministère de tutelle est plus qu'urgente, notamment parce que ce n'est pas le seul service qui souffre de dysfonctionnements pénalisant à tous les coups les malades les plus vulnérables de la société.


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