Le CHU d'Ali Mendjeli n'est pas pour demain

Promis par les autorités du secteur depuis bientôt trois ans, le nouveau centre hospitalo-universitaire prévu à Ali Mendjeli n'est pas près de voir le jour puisqu'il a été délocalisé vers un autre lieu implanté à proximité de la nouvelle cité universitaire d'Aïn El-Bey.Pris en charge au niveau central par le ministère de la Santé, ce projet est encore à l'étape du choix du laboratoire qui sera chargé de l'étude du sol. L'information a été communiquée, hier, par un cadre de la direction de la santé de la wilaya invité au Forum hebdomadaire de la radio régionale de Constantine. Et ce retard est venu donner encore de l'eau au moulin des citoyens qui critiquent la qualité, voire le manque, de prestations dans les structures sanitaires publiques de la wilaya. C'est aussi l'opinion des représentants de la presse qui ont dénoncé la situation dans laquelle se débattent les malades qui sont livrés à la cherté des visites de consultation médicale chez les médecins privés, notamment les spécialistes dont certains viennent de porter à 2.000 dinars la consultation.En réponse, les représentantes de la direction de la santé invitées sur le plateau ont tenu à relativiser les choses et ont même déclaré que le secteur de la santé dans la wilaya se porte bien malgré quelques insuffisances. «Ce n'est pas vrai», a répondu la doctoresse Linda Boubguira, inspectrice du ministère de la Santé rattachée à la direction de wilaya, en réponse à une question sur le manque de médicaments dans les structures de santé. «Dans aucune structure de santé publique de la wilaya, on ne peut honnêtement se plaindre d'un manque de médicaments. Et cela n'est pas valable uniquement pour notre wilaya mais pour toute l'Algérie», a avancé ce médecin. Et de déclarer que des inspections hebdomadaires sont effectuées et des réunions de coordination avec les chefs des établissements de santé se tiennent chaque dimanche pour améliorer les prestations dans tous les domaines. D'autre part, elle a affirmé que les structures hospitalières disposent de tous les équipements nécessaires. «L'hôpital d'El-Khroub dispose actuellement d'un appareil scanner et un autre est prévu à l'hôpital d'Ali Mendjeli», a répondu encore Mme Boubguira à une autre question d'un journaliste, en assurant que les structures de santé de chaque commune seront équipées d'IRM.Sa collègue à la direction de la santé, Mme Hamida Djelouadji, chef de service de la planification et des moyens, a donné la carte sanitaire de la wilaya qui se compose de 15 établissements de santé publique, dont 4 spécialisés, 4 hôpitaux, 35 polycliniques et 50 salles de soins. Elle a reconnu qu'il y a encore des insuffisances dans les domaines des équipements et des ressources humaines, «mais elles seront résorbées par le programme de développement qui prévoit, chaque année, le lancement de nouveaux projets pour arriver, à l'horizon 2015, à avoir une polyclinique pour 25.000 habitants», a-t-elle indiqué. Elle ajoutera que si ce parc sanitaire assure des prestations uniquement pour la population de la wilaya, il est largement suffisant, mais Constantine, comme on le sait, accueille des malades de 14 wilayas de l'Est».Sur le plan de l'hygiène, la restauration et la sécurité, la doctoresse Boubguira a déclaré que des conventions de prise en charge de ces prestations vont être signées avec des entreprises privées. Que des programmes de formation, de perfectionnement et de recyclage sont dispensés au personnel chargé de l'hygiène (les femmes de ménage) dans les structures hospitalières. Et d'annoncer aussi que 4 nouvelles polycliniques sont prévues en 2014 à Ali Mendjeli et qu'un projet d'extension de la maternité de Sidi Mabrouk qui bénéficiera de 68 lits supplémentaires, d'un service des urgences qui sera renforcé par des médecins spécialisés en obstétrique est en cours d'exécution. Et le délai de livraison a été fixé à 18 mois. Signalons, pour terminer, que les auditeurs n'ont pas été conviés à participer au débat pour apporter la contradiction.