Algérie

Le choléra, s'il ne tue pas, fait délirer le chroniqueur



«L'Algérie au temps du choléra», le scénario n'est pas nouveau et si ce n'est pas un remake, c'est que c'est juste une suite logique au premier opus. Le feuilleton revient en boucle et les scénaristes de miser sur l'effet de surprise avec des rebondissements dignes des James Bond, et un casting de parfaits débiles dans les premiers rôles. Pour les effets spéciaux, même Spielberg n'aurait pas fait mieux puisque les morts sont bien morts et que personne ne fait semblant. Plus vrai que l'Actors Studio, plus réaliste qu'un Printemps arabe téléguidé, plus flippant qu'un exorciste de Relizane, «L'Algérie au temps du choléra» est le blockbuster de la rentrée, le tube de l'été avec, à la baguette, un ministre qui vous susurre au creux de l'oreille que Bouteflika demande des nouvelles. Gabriel Marquez aurait même trépassé de jalousie, s'il ne l'était pas réellement, devant ce chef d'?uvre de la littérature cinématographique scénariste algérienne. Et c'est le cas de le dire, une histoire sortie de derrière les fagots, reléguant la huitième saison de «Games of thrones» au rang de simple soap opéra. Le scénario mêle science-fiction -l'épidémie étant moyenâgeuse qui se déclare en plein XXIe siècle dans l'un des pays les plus riches en hydrocarbures-, suspense politique on évoque une audace politique dans la déclaration du fléau- et intrigue amoureuse - là, il faut chercher du côté de Marquez-. «L'Algérie au temps du choléra» n'est plus ni moins que la consécration d'une génération modèle agrippée au flanc du pays, un éternel recommencement de la roue du temps qui ne craint ni les dos d'âne ni les nids de poule encore moins l'autoroute de Ghoul. C'est l'aboutissement grandiloquent d'une gouvernance à deux temps, un peu comme la valse à trois de Brel. C'est la mort élevée au rang de création artistique, à faire chavirer le Bolchoï et l'Opéra de Paris réunis. C'est juste « waw » comme diraient nos « djeuns » d'aujourd'hui. Le suspense est toujours présent car, et le génie algérien fait son ?uvre, on ne connait pas encore la fin. Quid de l'épidémie, du nombre de linceuls à partager, des figurants à hospitaliser ' Que dira Ould Abbès ' Qu'il a peut-être découvert le vaccin contre le choléra quand il était à l'école avec Merkel ' Qui sait. Le ministre rendra-t-il sa blouse blanche ou va-t-il accuser le Camra d'avoir réveillé l'épidémie pour se venger de ses sept mois perdus ' Que d'interrogations et aucune réponse à l'horizon. Une main en visière, essayez d'apercevoir au moins une indication à l'horizon, là juste derrière Blida. Y a-t-il des chars pour bombarder le virus ' Ou alors des troupes en mouvement prêtes à aller au combat contre les malades ' Mon Dieu que de points d'interrogation alors que l'eau de la source de Sidi El Kébir coule toujours dans mes veines.


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