Algérie

Le choc après l'assassinat du capitaine des Bafana



Le choc après l'assassinat du capitaine des Bafana
L'Afrique du Sud vivait lundi comme un drame national, la mort de Senzo Meyiwa, capitaine de l'équipe nationale de football, assassiné la veille lors d'un cambriolage qui a mal tourné, comme cela arrive quasi-quotidiennement dans ce pays miné par la violence.«Les mots ne peuvent pas exprimer le choc que ressent la nation», a déclaré le chef de l'Etat Jacob Zuma dans un communiqué lundi matin. «Le pays pleure», a fait écho Dennis Mumble, haut responsable de la Fédération sud-africaine de football (SAFA). A la mi-journée, la chef de la police nationale a convoqué une conférence de presse retransmise en direct à la télévision, pour donner le signalement de deux des cambrioleurs, des hommes âgés d'une petite trentaine d'année. Le gardien de but international passait la soirée chez sa petite amie Kelly Khumalo, une star de la chanson, en compagnie de cinq autres personnes. Deux hommes ont fait irruption dans la maison pour exiger les téléphones portables des convives. Un troisième homme est resté à l'extérieur. Une altercation a éclaté, et l'un des agresseurs a tiré sur le jeune sportif, a expliqué Riah Phiyega. Les enquêteurs travaillaient, hier, à établir des portraits robots des agresseurs, qui devaient être diffusés par les médias dès que possible. La police a lancé un appel au public et promis une récompense de 250 000 rands (18 000 euros) à quiconque donnera une information permettant d'arrêter l'assassin. Le choc dans le pays est d'autant plus ressenti que chacun, en Afrique du Sud, sait qu'il peut un jour être la victime d'un acte semblable. Les dernières statistiques officielles divulguées en septembre font état d'une recrudescence pour la deuxième année consécutive du nombre de meurtres, à près de 47 par jour, pour une population de 53 millions d'habitants. Alors que la moyenne mondiale se situe entre 6 et 7 homicides par an pour 100 000 habitants, selon le bureau des Nations unies contre la criminalité et la drogue (UNODC), l'Afrique du Sud enregistre un taux de 32,2 homicides pour 100 000 habitants. Les morts violentes lors de cambriolages ou de carjacking sont fréquentes. Brassard de capitaine Après avoir passé le début de sa carrière dans un relatif anonymat, Meyiwa venaitd'exploser au plus haut niveau, à 27 ans, avec son club des Orlando Pirates finaliste de la dernière ligue des champions d'Afrique où il avait pris la place de numéro un dans les buts. Le club a également donné une conférence de presse télévisée, hier, où était invité le sélectionneur national Shakes Mashaba, qui a refoulé ses larmes durant son vibrant hommage à son gardien de but. Le président de la Fifa Joseph Blatter a réagi sur son compte twitter en exprimant une «pensée pour les familles, les joueurs et les supporters» de la sélection sud-africaine et des Orlando Pirates. «Pensées aux familles, joueurs et supporteurs des Orlando-Pirates et des BafanaBafana. Une perte tragique et insensée», a écrit le dirigeant. Retenu en début de saison chez les «Bafana Bafana» (Les Garçons), l'équipe nationale, Meyiwa avait saisi l'opportunité d'une blessure du titulaire Itumeleng Khune pour briller lors des récents matchs de qualification pour la CAN-2015. En quelques matchs, son rayonnement avait amené le sélectionneur à lui confier le brassard de capitaine, qu'il portait depuis septembre. Meyiwa n'avait pas encaissé un seul but lors des quatre premiers matchs de ce tour final de qualification. Il reste à l'Afrique du Sud deux matchs à jouer, mais une victoire à domicile contre le Soudan le 15 novembre suffirait à qualifier l'équipe pour le tournoi continental. Le sport sud-africain s'est retrouvé ces derniers jours sous les feux d'une actualité morbide : vendredi, l'ex-champion du monde du 800 m Mbulaeni Mulaudzi s'est tué dans un accident de voiture, un autre fléau national. Quatre jours plus tôt, l'idole du handisport Oscar Pistorius était condamné à cinq ans de prison pour avoir tué sa petite amie de quatre balles en pleine nuit en 2013. Pistorius avait affirmé avoir eu peur d'un cambrioleur et avoir tiré sans identifier sa cible. Un comportement qui choque certains mais n'étonne personne en Afrique du Sud.




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