Algérie

Le chinois la langue du futur



Le chinois la langue du futur
«Mes étudiants ont un véritable talent pour les langues. Ils sont travailleurs et motivés pour apprendre le chinois», s'enthousiasme Li Linghong, enseignant de chinois au Centre d'enseignement intensif des langues de Beni Messous, Alger 2.Parfait francophone, M. Li poursuit : «J'ai, ici, un étudiant non-voyant. J'ai été très ému de constater les efforts qu'il fait pour apprendre ma langue.» «Ils apprennent très rapidement, surtout les filles. Les garçons ont plutôt tendance à rater les séances», plaisante dans un arabe parfait son collègue, Pan Lei. Dans la salle de cours décorée à la chinoise et dotée de matériel de projection informatisé, une vingtaine d'apprenants suivent attentivement mais dans une ambiance décontractée la leçon du jour. «Vous avez dans cette classe des étudiants de tout âge et de tout niveau. Les enseignants sont d'une grande dévotion. Ils sont très sérieux. C'est vraiment agréable d'apprendre avec eux», affirmeDjellatou Djilali, maître de conférences à la Faculté des sciences économiques d'Alger, regardant affectueusement son professeur de langue. D'où vient cet intérêt affirmé des Algériens pour la langue chinoise ' A chacun ses motivations. «J'ai, récemment, effectué une visite en Chine. C'est la deuxième économie mondiale. C'est un très grand pays. Il s'agit de la seconde langue la plus parlée au Monde. En tant qu'universitaire et dans la perspective d'échanges entre universités et centres de recherches des deux pays, il est impératif d'apprendre le chinois», explique M. Djellatou. «C'est la langue du futur. Je la trouve très intéressante, surtout par rapport à la culture qu'elle véhicule. Et je compte l'utiliser pour ma carrière à venir», soutient Amina, titulaire d'une licence en langue anglaise.Licenciée en anglais et inscrite en turc, Imène fait valoir avant tout le plaisir d'apprendre. «Le mandarin est à la fois une langue facile et difficile à apprendre. Facile dans la prononciation, mais difficile à l'écrit. Le chinois n'est pas une forme d'écriture alphabétique et il est très complexe d'assimiler tous ses caractères», affirme-t-elle. Le directeur du CEIL de l'université d'Alger 2, Dr Sabeur Cherif Khaled, explique cet attrait à sa manière. «Ce qui attire les apprenants diffère d'une langue à une autre. Par exemple, grâce aux grandes sagas cinématographiques, les Algériens se sont intéressés de plus en plus au turc. Les séries coréennes remportant un grand succès ont attiré beaucoup de jeunes aussi. Pour le chinois, c'est plus par des calculs économiques. Ce sont les opportunités de travail et d'échanges qui motivent généralement les nouveaux inscrits», relève-t-il.Le directeur affirme que l'apprentissage du chinois se fait pour la première fois en Algérie après une longue absence. «Cela existait dans les années 1980. Aujourd'hui, nous avons (au CEIL) plus d'une centaine d'apprenants répartis sur quatre groupes et on envisage d'installer deux nouveaux groupes», indique-t-il. En salle de classe, le professeur Li Linghong offre des cadeaux symboliques à deux étudiants. «Par ce geste, je suis en train de féliciter les apprenants qui ont été les présentateurs de la cérémonie de sortie de la première promotion du premier niveau d'étude qui a coïncidé avec le Nouvel an chinois. Ils ont fait un excellent travail», se félicite le pédagogue. «Elle a été organisée le 29 janvier dernier. C'était une cérémonie grandiose. Les étudiants ont lu des poèmes, présenté des pièces de théâtre et des chants, le tout en chinois, sous les yeux ravis de l'ambassadeur de Chine. L'événement a été retransmis sur trois grandes chaînes de télévisions chinoises», affirme le directeur du Ceil d'Alger 2. Rappelons que le Ceil est un centre d'apprentissage ou de renforcement de langues. Issu de la scission en trois départements de l'université d'Alger, le centre installé en 2011 dispense des formations pour les adultes de tous niveaux dans plus de douze langues. «Je vous annonce d'ores et déjà l'installation très prochaine d'un groupe pour l'apprentissage du suédois», informe Dr Sabeur Cherif Khaled.«Le chinois est une langue très agréable et facile à apprendre. La preuve, nous avons réussi à présenter des ?uvres théâtrales et des poèmes en moins de trois mois de cours. J'espère que, prochainement, une licence de langue chinoise soit créée à l'université algérienne. J'ai hâte de m'y inscrire», espère Imane.




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