Le chinois CSCEC préféré à Cosider-ETRHB-FCC pour construire la Mosquée d'Alger

L'offre du groupement algéro-espagnol pour la réalisation du plus grand projet urbain de l'ère Bouteflika avait bon espoir d'être retenue. Elle est finalement coiffée par celle des chinois de CSCEC. Cosider et l'ETRHB auraient subit un coût légèrement plus cher, mais surtout un manque de visibilité de leur partenaire technologique, le groupement espagnol FCC, ébranlé par la crise dans son pays. La Grande Mosquée devrait donc coûté 1,03 milliard d'euros. En attendant les premiers avenants'.
La construction de la grande Mosquée d'Alger a été attribuée au groupe public chinois CSCEC pour un montant global d'environ 1,03 milliard d'euros, (109 milliards de dinars). Elle devra être réalisée dans un délai 48 mois, a annoncé ce mercredi le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs.
La soumission du chinois CSCEC a été préférée par l'Agence Nationale de la grande mosquée d'Alger (ANGMA), maître de l'ouvrage, à celle de deux autres groupements pour la réalisation de cet équipement, considéré comme le plus emblématique des années Bouteflika en Algérie. L'une de ces deux autres offres présentait l'avantage d'enrôler des entreprises algériennes, mais n'a pas pu bénéficier de la clause préférentiel aux soumissionnaires locaux. Le groupement algéro espagnol constitué par Cosider (groupe public algérien), ETRHB (groupe privé algérien) et FCC Construction (groupe espagnol), - les deux derniers déjà associés dans la construction du nouveau stade de Tizi Ouzou -, a soumis une offre de 21 milliards de dinars supérieure à celle de CSEC (1,3 milliard d'euros). La Grande Mosquée d'Alger était livrée dans un délai de 44 mois dans cette offre algéro-espagnol, plus court de 4 mois comparé à celui de CSCEC. L'offre du groupement italo libanais composé d'Astaldi (Italie) et ACC (Liban) ne pouvait pas concourir estimée à 218 milliards de dinars (2,18 milliards d'euros), elle valait plus du double de l'offre chinoise pour un délai de réalisation, certes le plus court de tous, à 42 mois. Le journal en ligne TSA rapporte une source qui lie l'échec de l'offre Algéro-espagnol à la précarité du groupe espagnol FCC : « Ce groupe a la technologie pour réaliser la Grande Mosquée d'Alger. Il a réalisé des bâtiments en hauteur. Mais l'Espagne vit une crise économique d'envergure notamment dans l'immobilier. Cela représente un risque pour l'avenir de FCC Construction », ont expliqué nos sources. « Si FCC construction venait à être touché gravement par la crise espagnole, le projet de la Grande Mosquée risquerait d'en pâtir durablement. Les autorités ne veulent pas de ce scénario », affirment les sources de TSA.
Le projet de la Grande Mosquée dispose d'une assiette de 20 hectares sur la partie est de l'estuaire de l'Oued El harrach au milieu de la baie d'Alger. La mosquée comprend 12 bâtiments indépendants, occupant un bâti de 400 000 m2. Elle pourra contenir 120 000 fidèles entre intérieur et esplanade. Sa plus grande attraction sera toutefois son minaret de 300 mètres de hauteur, le plus élevé du monde.
La Grande Mosquée d'Alger disposera également d'un centre de recherches historiques, d'une salle de conférences, d'un musée d'art et d'histoire islamiques, d'un centre commercial et d'un restaurant. Une Maison du Coran spécialisée pourra accueillir 300 étudiants de post graduation. Le parking de la grande Mosquée d'Alger sera dimensionné pour 6 000 places. Le concours d'architecture pour la réalisation de la grande mosquée d'Alger a été remporté en janvier 2008 par le bureau d'études germano-tunisien Kreber-Kiefef. De nombreux spécialistes avaient alors exprimés leurs réserves sur l'opportunité de cet équipement, sur le choix du terrain et sur les options esthétiques retenues par l'ANGMA.