(1896-1971). Maitre du malouf constantinois.
De son vrai nom Ali-Ali Khodja, cheikh Hassouna naquit le 20 mai 1896 à Constantine à la place sidi El Djliss, dans une famille de mélomanes. Son père Belkacem Ali Khodja vouait un amour profond à la musique andalouse tandis que sa mère Téboura Fatmi se distinguait par la beauté de sa voix. Dès l’âge de 10 ans cheikh Hassouna suivra assidument les cours de l’école coranique et se fera remarquer par ses maitres grâce à son sérieux et sa mémoire prodigieuse. Ce qui lui valut plus tard d’être membre du conseil littéraire de Constantine (Diwan) que dirigeait Cheikh Si Abdelali Lakhdari et Si el Khodja Boulbina. Il a cotôyé tous les érudits de la ville dont le Cheikh Abdelhamid Benbadis, le maître et l’ami. Très jeune Cheikh Hassouna maitrisait toute les formes de récitation du Coran (Tedjwid, Tertil, et Tehlil). Il était très suivi dans les mosquées où il psalmodiait et notamment à la Kattania. A 15 ans, lorsqu’il adhère à la confrérie des Hansala que dirigeait Si Ahmed Bestandji, Cheikh Hassouna découvre sa vocation artistique. La contexture du chant panégyrique pratiqué au sein du groupe Rahmania a beaucoup de similitudes avec le malouf. Le groupe qui activait au sein de la mosquée Benabderrahmane comprenait, entre autres, Si Allaoua Ladjabi, Mohamed Bendjelloul, Mohamed Serdouk, Mahmoud Daksi et Mohamed Bounemal. De là, il s’intéresse au malouf proprement dit sous la conduite d’Abdelkrim Bestandji et apprend l’exécution de trois noubas, du mode Deyl, Maya et Zidane. Toutefois sa passion reste l’exécution des Istikhbarates, préludes chantés. Il affectionnait entre autres, un texte intitulé El Fyechia du poète populaire Yahia Chouchtari. Cheikh Hassouna parfait sa maitrise du Zedjel et joue de plusieurs instruments traditionnels mais il a toujours préféré la derbouka lorsqu’il interprétait le malouf et les tambourins pour le Zedjel. Que se soit au Fondouk de a famille Benazouz, (Passage Chanderli) ou à la fabrique Bentchikou située au Chett, les répétitions de son ensemble musicale se sont touours transformées en concerts publics. Durant toute sa vie, il n’exerça qu’un seul métier en plus de l’art, celui de transformateur de tabac. Recruté à l’âge de 11 ans à la manufacture Bentchikou, il en est sorti en 1971 comme retraité de la SNTA. Durant la guerre de libération nationale, il fit partie du groupe Hamlaoui de Constantine, fut emprisonné à deux reprises à la tristement célèbre prison la Cité Améziane entre 1958 et 1959. Homme à principes, il n’en a jamais parlé parce qu’il estimait n’avoir accompli que son devoir. En 1966, il effectue son pèlerinage à la Mecque et eut la chance de visiter la mosquée d’El Qods occupée une année après par l’armée ikhraélienne. L’empreinte de cheikh Hassouna sur le malouf est indélébile. Il eut comme disciple Abdelkader Toumi qui l’aida à créer en 1927 l’association « Les amis de Musique », Mohamed Tahar Ferguani, Abdelhak Benabbes, Mohamed Cherif Zaârour, Hamdi Bennani et bien d’autres. Cehikh Hassouna n’a jamais perçu d’honoraires ou de cachets pour ses concerts radiophoniques ou publics. Par pudeur, il refusait à se produire devant les membres de sa famille. En 1967, ce n’est que sur l’insistance de son ami el Habib hachelaf qu’il a du accepter de faire partie du jury du premier festival national de musique andalouse. Cheikh Hassouna, l’un des piliers du malouf mourut le 4 décembre 1971 en son domicile à la cité des Terrasses à Constantine, à la suite d’une forte grippe.
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Posté Le : 29/09/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.