Algérie - Réflexions

Le Cheikh Benyounès Aït Salem, à propos de Youm El-Ilm :« Ben Badis nous a laissé une consigne : instruisez-vous, aimez-vous et soyez tolérants les uns envers les autres ! » Le Cheikh Benyounès Aït Salem, à propos de Youm El-Ilm : 10



Le Cheikh Benyounès Aït Salem, à propos de Youm El-Ilm :« Ben Badis nous a laissé une consigne : instruisez-vous, aimez-vous et soyez tolérants les uns envers les autres ! » Le Cheikh Benyounès Aït Salem, à propos de Youm El-Ilm : 10
En tant que troisième vice-président de l’association des Oulémas, que pouvez-vous dire à l’occasion de Youm El-Ilm ?
Il n’est pas de doute que l’édifice des nations est bâti plutôt par les esprits que par la force des bras. Un poète a dit : « Avec le savoir et l’avoir, les hommes bâtissent leur royaume/Nul royaume ne peut être bâti dans l’ignorance et le dénuement ». Parler du savoir à cette occasion nous rappelle la caravane de savants qui ont sacrifié leur vie pour servir la religion, la langue et la patrie, à leur tête je citerais le pionnier de la nahda (renaissance) en Algérie : l’imam érudit Abdelhamid Ben Badis, que Dieu ait son âme. Cette évocation est un témoignage de reconnaissance et de fidélité envers ces savants qui ont vécu, comme a dit l’imam, pour l’islam, l’arabe et l’Algérie. La meilleure manière d’exprimer notre fidélité est, sans doute, de suivre le chemin qu’ils ont tracé. Notre devise, dans ce cas, est ce que Ben Badis enseignait toujours en nous disant : « Nous ne devons jamais nous en tenir à nos aïeux, quelle qu’en fût la gloire. A nous de bâtir comme nos aïeux et de faire toujours mieux ! »
A quand remonte le début d’activité de l’association des Oulémas à Tlemcen ?
Le Cheikh Ben Badis a visité la ville de Tlemcen à plusieurs reprises. Une première fois en 1923, pour faire connaissance avec ses savants et ses prédicateurs. Il y est revenu en 1927 pour nouer de relations avec le professeur Moulay Hassan El-Kadiri El-Baghdadi, qui était membre de l’association Senoucia. Sa troisième visite interviendra en 1931, après l’annonce de la création de l’association des Oulémas, le 5 mai de la même année, en réaction à la célébration par la France du centenaire de l’occupation de l’Algérie.
Lors de cette visite, l’imam Ben Badis a été empêché de prononcer un prêche à la Grande Mosquée, mais certains Tlemcéniens, membres de l’association Senoucia, ont pu persuader le maire de leurs permettre d’organiser une cérémonie Le cheikh Benyounès Aït Salem est vice-président de l’association religieuse et culturelle Dar Al Hadith, et le troisième vice-président de l’Association des Oulémas algériens. Il affirme dans cet entretien que le travail de l’association était une combat contre l’ignorance et l’analphabétisme, et contre l’immobilisme et le sous-développement, et une lutte contre les envahisseurs colonisateurs, et ce par la formation de la conscience, la promotion de l’esprit, la consolidation des valeurs morales et l’orientation sur le chemin à suivre dans la vie.
religieuse dans la salle des fêtes relevant de la mairie. Toutes les chaises ont été retirées, pour rouler des tapis. Quand Ben Badis y fit son entrée, il s’empresse d’accomplit une prière. A ce moment, un de ses compagnons l’interpella et lui dit : « Mais imam, nous ne sommes pas dans une mosquée ! » Et Ben Badis de lui rétorquer : « Mais pour moi, ce lieu restera toujours l’école tachefiniya », parce que la France, après l’occupation de Tlemcen, avait démoli la madraça tachfiniya pour ériger sur ses décombres le siège de la mairie.
Le cheikh Ben Badis y prononça un prêche qui a épaté l’assistance, en leur parlant d’Abou Abdallah Chérif At-Tlemçani, d’Albali, d’El-Maqqari, le grand-père et le petit-fils, les Maraziqa et tant d’autres savant et érudits de Tlemcen. L’assistance a insisté sur le cheikh pour séjourner à Tlemcen ; il s’en excusa, mais il leur a promis de leur envoyer plus savant que lui.
Il est à souligner, ici, qu’en 1932, les activistes de l’islah (la réforme) ont organisé une cérémonie dans la Grande Mosquée, dont une seule porte était maintenue ouverte, gardée par deux hommes qui surveillaient l’entrée et interdisaient la sortie, pour éviter que la nouvelle ne parvienne aux autorités coloniales, auquel cas celles-ci pourraient le saboter.


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