Malik BoumatiLa population de Tizi Ouzou se rappelle du mois de mai 2011 quand les forces de sécurité ont été mobilisées pour l'éradication des marchés informels qui enlaidissaient les trottoirs de toute la région. Une action accueillie avec soulagement tant les «trabendistes» qui squattaient les trottoirs rendaient la vie difficile aux habitants, en termes non seulement de sécurité mais aussi d'hygiène. A l'époque, il était question pour les pouvoirs publics de réorganiser le commerce et les marchés, notamment hebdomadaires, mais force est de constater que la commune de Tizi Ouzou se retrouve sans marché idoine. Il est vrai que le vieux marché couvert de la ville des genêts a été rénové depuis mais il se trouve incapable de répondre à la demande de toute la population de Tizi Ouzou.Pire encore, un marché a été créé dans la foulée de la suppression des marchésinformels mais il s'est avéré une véritable aberration. En effet, le marché créé à la sortie est de la ville au lieudit «l'Habitat» et dont les stands ont été attribués aux vendeurs qui exerçaient notamment au marché de la Nouvelle-Ville n'est pas opérationnel. Et pour cause, les bénéficiaires de ces stands refusent à ce jour de prendre possession des lieux, considérant ce marché comme une «arnaque» des pouvoirs publics qui n'avaient qu'une seule idée en tête :débarrasser la ville de ses marchés informels le plus tôt possible. Et le constat est fait par tous. Un marché qui n'offre pas les commodités nécessaires pour une bonne marche. Situé au milieu de nulle part, ce marché ne dispose même pas d'un espace pour le stationnement de véhicules, d'autant plus qu'en raison de son éloignement des lieux habités, ce marché ne pouvait accueillir que des clients véhiculés. C'est un peu ce qui explique le refus des bénéficiaires de rejoindre leurs stands alors que deux ou trois commerçants exposent leur marchandise à l'extérieur du marché sans être sûrs de l'écouler. Pour ce qui est du marché hebdomadaire, il n'en existe pas au chef-lieu de wilaya, à l'exception de celui du village Tala Athman situé à plus de dix kilomètres du chef-lieu de wilaya. Il est certes situé sur le territoire de la commune mais il n'est utile que pour les habitants des villages voisins ainsi que les clients disposant de véhicules. C'est dire que les familles de la commune de Tizi Ouzou qui ne disposent pas de moyens de transport sont obligées de faire leurs courses dans les magasins de la ville qui affichent des prix exorbitants notamment pour les fruits et légumes. Ce n'est cependant pas le cas pour les habitants des autres communes de la wilaya où les habitants disposent d'un marché hebdomadaire qui leur permet de faire des courses à des prix plus ou moins abordables. Comme à Azazga tous les samedis ou Ouacif, At Douala et Larbâa Nath Irathen les mercredis. A signaler toutefois l'existence d'un marché quotidien informel dans la ville de Draâ Ben Khedda très prisé par les habitants de Tizi Ouzou pour ses prix accessibles, mais la distance, 11 kilomètres, qui sépare les deux villes n'est pas faite pour arranger les affaires des familles nécessiteuses.Pourtant, des solutions existent si les autorités communales et de wilaya décident de faire un effort dans ce sens. Un marché hebdomadaire le long d'une rue fermée à la circulation automobile pourrait être une solution. En mai 2011 et au moment de l'action policière contre les vendeurs à la sauvette, une idée a occupé les discussions dans la ville des genêts, suggérant la fermeture le vendredi de la rue de la Paix à la circulation automobile pour en faire un marché. Une action que devait mener la mairie qui exigerait le paiement par les vendeurs d'une taxe et nettoierait les lieux à la fin du marché vers 13 heures. Cela rapporterait un peu d'argent à la municipalité et permettrait aux plus de 100 000 citoyens de Tizi Ouzou de faire leurs courses aisément et sans faire mal à leur bourse. Il y a aussi cette idée de créer un marché quotidien itinérant, allant chaque jour de quartier en quartier et toujours sous la houlette de la mairie qui fermerait à chaque fois une petite ruelle à la circulation pour ce faire. Ce sont des marchés qui pourraient empêcher les flambées des prix de produits de première nécessité que l'on constate à chaque occasion et atténuer les souffrances des familles à bas revenus. Sauf si cela ne fait pas partie des intentions de l'Etat.M. B.
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Posté Le : 16/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com