Algérie

Le chef du RCD s’apprêterait à annoncer sa candidature



Fardjallah veut régler ses comptes avec Sadi Longtemps réservé, depuis son éviction tactique du RCD, Djamel Fardjallah, le député de Bejaia et ex-président du groupe parlementaire du parti, s’apprête à sortir de sa réserve pour régler ses comptes avec Saïd Sadi. L’ex-vice-président du RCD, habituellement calme et discipliné, a manifestement gros sur le cœur Convaincu, désormais, que son président est partant pour la présidentielle de 2009, en guise de lièvre, Djamel Fardjallah devrait dire «tout le bien» qu’il pense de celui-ci et annoncer son départ définitif du RCD. C’est en tout cas ce que nous ont confié des sources proches de l’intéressé qui en a assez d’observer le silence sur une «grossière manipulation». Djamel Fardjallah qui a été mis sur la touche depuis les élections locales de 2007, n’apprécie pas que Sadi, qui a toujours critiqué Bouteflika et la présidentielle qu’il a qualifiée de «fermée», en arrive à se convaincre d’y prendre part. Bien qu’il continue de critiquer le processus et d’exiger une présence massive des observateurs, Sadi aurait déjà décidé de participer au scrutin d’avril 2009. Il aurait ainsi ordonné un sondage maison pour prendre la température de la base sur cette échéance. Mais ce n’était qu’une consultation «confirmative», explique un militant, en ce sens que Sadi serait partant quel que soit l’avis des militants. «A la veille de chaque présidentielle, il s’excite à l’idée d’y participer, quitte à servir de lièvre», commente un connaisseur de la mission de Sadi. Aussi, il est évident que les réponses plutôt favorables, ces derniers jours, de Zerhouni aux sollicitations de Sadi sur la présence d’observateurs internationaux, sont destinées à rassurer les éventuels candidats de la mouvance dite démocratique. Et c’est ce que souhaite précisément l’entourage de Bouteflika qui peine pour l’instant à trouver une personnalité crédible pour servir de caution démocratique. Il est évident que la participation de Saïd Sadi pèse nettement plus, politiquement, face à celles de Louiza Hanoune, Moussa Touati et autre Bouacha, pour la simple raison que le RCD est considéré comme un parti d’opposition. Pour de nombreux observateurs qui connaissent l’homme, la candidature de Sadi était quasiment acquise depuis longtemps. «Il ne peut pas résister à la tentation d’y aller, c’est juste qu’il essaie de faire monter les enchères pour se faire désirer et mieux négocier la contrepartie», commente un ancien militant du RCD. Alors que la participation de Sadi au scrutin présidentiel d’avril 2009 relève du secret de Polichinelle, plusieurs militants du RCD n’hésitent pas à la qualifier de «suicide politique». La base de ce parti, qui ne se fait pas d’illusion sur l’issue du vote, risque, en effet, de fuir en masse le RCD. En témoigne la grogne des militants au niveau de Bejaia où Djamel Fardjallah jouit d’une bonne réputation. D’ailleurs, depuis l’éviction de ce dernier de son poste de secrétaire national, au lendemain des locales de novembre 2007, le RCD dans cette wilaya évolue au rythme des purges et des dénonciations. D’autre part, le 20 novembre dernier, quatre membres du Conseil national du RCD, suspendus puis exclus du parti, avaient tiré à boulets rouges sur Saïd Sadi. S’ensuivra une déclaration réquisitoire du bureau régional du parti accusant Sadi de «faire le jeu du pouvoir». Au-delà du fait que les quatre dissidents disent ne reconnaître «aucune décision qui ne soit pas conforme aux fondements statutaires du parti ou à l’éthique démocratique», ils ont également accusé le Dr Sadi «d’étouffer tout débat interne sur les questions essentielles relatives à la vie du parti». Et d’asséner crûment: «N’en déplaise à Saïd Sadi et ses acolytes, nous sommes et demeurons militants du RCD et nous continuerons de revendiquer un fonctionnement démocratique dans les instances internes du Rassemblement dont la pierre angulaire sera l’alternance démocratique, y compris à la tête du parti, ainsi qu’une plus grande transparence dans la gestion des finances de notre formation». Suprême injure à l’égard de Saïd Sadi, il est comparé par ses militants au dictateur du Zimbabwe, Robert Mugabe. Les contestataires menacent même d’éditer un «livre blanc» sur les «20 années de dérives despotiques» au sein du RCD. La montée au créneau d’un cadre aussi discipliné que Djamel Fardjallah prouve en tout cas que Sadi est lâché de partout. Il est difficile en effet de crier à la fraude, de protester contre la révision de la Constitution, de dénoncer la confiscation des médias publics et de participer en même temps aux batailles perdues d’avance. C’est ce que voudrait dire justement et publiquement Djamel Fardjallah. Amine Makri


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