Le chef du Pentagone à Ryad, Amman et Tel-Aviv

« Ce voyage, le troisième du secrétaire américain à la Défense, au Moyen-Orient en moins d'un an, permettra de faire avancer la stratégie américaine dans la région », déclare l'attaché de presse du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. Et d'ajouter : « ce voyage fait partie de nos efforts pour travailler en collaboration avec nos alliés et partenaires dans la région, afin de revenir sur les défis sécuritaires communs ». Principaux défis : le programme nucléaire iranien qui inquiète Israël et les pays du Golfe, et la crise syrienne, notamment depuis la décision de Bachar El Assad de se porter candidat au scrutin présidentiel prévu le 3 juin. A Ryad, première étape, le chef du Pentagone s'attellera à rassurer ses interlocuteurs, et sur le programme nucléaire iranien et sur les contours de l'accord entre Washington et Téhéran qui se profile à l'horizon. Comme preuve de ce soutien, il assistera à une réunion avec les ministres de la Défense des pays du Conseil de coopération du Golfe. Et les sujets de désaccord ne manquent pas. Primo, l'accord intérimaire conclu en novembre entre l'Iran et le groupe dit des « cinq+un » qui prévoit un gel du programme nucléaire iranien en contrepartie d'un allègement des sanctions frappant Téhéran. Deusio, la Syrie. Critiqués pour leur manque d'appui aux rebelles modérés, les Etats-Unis, qui s'inquiètent du soutien d'une partie des pays du Golfe aux franges extrémistes de la rébellion anti-Assad, estiment que les solutions aux problèmes du Moyen-Orient sont « politiques » et non « militaires ». Lors de cette réunion, Hagel parlera de la « position américaine » dans la région, de la vente de missiles air-terre, de la sécurité maritime, du cyber défense et de la force militaire du Golfe. Le Pentagone compte faire de cette force de 100.000 hommes qu'il va équiper, en vertu d'une dérogation spéciale accordée par le Congrès, une « sorte » d'Otan dans la région. Deuxième étape : la Jordanie. Au menu, la crise syrienne et la menace islamiste contre la monarchie. Cette étape « mettra en lumière l'engagement américain pour la défense de la Jordanie où plus de 1.000 militaires américains sont déployés », selon le contre-amiral Kirby. Troisième et dernière étape : Tel-Aviv. Hagel assurera le président Shimon Peres, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son homologue Moshé Yaalon de la détermination de son pays à maintenir la supériorité militaire d'Israël au Moyen-Orient. « La livraison d'avions de combat et de missiles à l'Etat d'Israël contribuera à assurer sa supériorité dans le ciel et permettra à ses forces aériennes d'agir sur de grandes distances », explique le chef du Pentagone. Il y a une semaine, la conseillère américaine à la sécurité nationale, Susan Rice, a assuré Israël de « l'engagement des Etats-Unis à empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire ».