De Tunis, Kattou MohamedIl n'y a plus de doute. La Tunisie soutient à fond le gouvernement qui tente, difficilement, de se mettre en place à Tripoli. Le déplacement, vendredi, dans la capitale libyenne, du chef du gouvernement tunisien Habib Essid en est, si besoin est, la preuve éclatante.En apparence, ce déplacement est effectué dans le prolongement du soutien apporté par les pays de l'UMA au gouvernement Sarraj que les Nations-Unies avaient tout fait pour placer à la tête de l'Etat libyen. Il n'y a pas que cela.En courant tous les risques auxquels tout Tunisien est exposé en se rendant en Libye, Habib Essid aurait cherché, en premier lieu, à montrer qu'il était le premier homme politique de son rang à apporter un soutien public à son homologue Sarraj. Ce soutien s'inscrirait dans le droit fil d'une stratégie à moyen et long terme.Un gouvernement fort à Tripoli pourrait offrir à la Tunisie l'occasion de souffler un peu dans sa lutte contre le terrorisme rampant venant du pays voisin. De plus, une entente à réaliser, prématurément, avec le nouveau gouvernement libyen ouvrirait de nouveaux horizons à une économie tunisienne de plus en plus chancelante. D'autant plus que la fermeture du marché libyen a eu un effet négatif sur cette économie qui peine à se relever.Aussi, en effectuant ce déplacement, Habib Essid entend-il placer son pays au premier rang de ceux qui seraient invités à entrer de plain-pied dans la reconstruction de la Libye.Celle-ci serait – en cas de rétablissement de la paix et de la sécurité – un chantier où la concurrence sera rude entre un grand nombre de pays désireux d'y arracher des contrats juteux.Pour la Tunisie, qui ne sait plus à quel saint se vouer pour sortir d'une crise économique de plus en plus aiguë, le soulagement ne pourrait venir que de l'installation en Libye d'un pouvoir fort qui serait à même d'éradiquer le terrorisme et d'engager le pays dans un processus de reconstruction.Faut-il souligner, à ce propos, que la Tunisie n'a pas été sournoise. Aussi bien le citoyen lambda que les hommes au pouvoir ne cachent pas l'analyse qu'ils font de la situation qui prévaut dans le pays voisin et de son impact négatif sur l'économie, voire sur leur quotidien. Aussi souhaite-t-on un retour rapide à la normale, c'est-à-dire à la stabilité en Libye. Cela explique, en bonne partie, l'empressement affiché par Habib Essid à se rendre à Tripoli pour exprimer son soutien inconditionnel à son homologue Sarraj.
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Posté Le : 09/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K M
Source : www.lesoirdalgerie.com