Dans le cadre de la lutte antiterroriste, plusieurs mosquées dont le contrôle a échappé à l'Etat ont été fermées en Tunisie. La décision du gouvernement n'a pas été apprécié par les dirigeants du parti islamiste d'Ennahda qui n'ont pas mis beaucoup temps à réagir en rappelant à l'ordre le chef du gouvernement.En effet, la cellule de crise que préside le chef du gouvernement n'a pas tardé à mettre en application les décisions qu'elle a prises hier sous la présidence de Mehdi Jomâa. Lors d'une réunion consacrée à la lutte antiterroriste, la cellule de crise constituée au siège du Premier ministère a conduit à la fermeture de 3 mosquées à Mahdia, a-t-on appris. Ces mosquées resteront fermées jusqu'au recrutement de nouveaux imams remplissant les conditions requises, ont indiqué des sources proches du gouvernement. «Des imams seront nommés par le ministère des Affaires religieuses en lieu et place de leur collègues issus de la mouvance islamiste. Plusieurs autres mosquées à travers le territoire national connaîtront également le même sort. Il s'agit surtout des mosquées dirigées par les Salafistes et qui échappent au contrôle de l'Etat. La fermeture concernera également des mosquées où des prières de remerciements «Salat Chokr» ont été organisées après l'assassinat des 15 militaires. Comme on s'y attendait, la réplique a été immédiate de la part des dirigeants du mouvement islamiste d'Ennahda. A ce sujet, c'est le député et rapporteur général de la Constitution au sein de l'ANC Habib Khedher qui a été chargé de rappeler à l'ordre le chef du gouvernement tunisien. Ainsi, dans une lettre ouverte adressée au chef du gouvernement, le député d'Ennahda a indiqué qu'il était de son devoir de «conseiller» Mahdi Djomma qu'il n'a pas pris la bonne décision, citant en cela les articles 28 et 49 de la Constitution pour étayer son argument. Le dirigeant islamiste a estimé qu'il n'était pas logique que les fidèles soient privés des prières, à cause de l'échec du ministère des Affaires religieuses qui n'a pas pu récupérer les mosquées et qu'il fallait penser à nommer des imams provisoires à la place des extrémistes, au lieu d'appliquer cette mesure drastique. Ne s'arrêtant pas là, le même député a indiqué à Mehdi Jomâa, que si son gouvernement avait le pouvoir de suspendre ou d'arrêter quelque chose, pourquoi ne déciderait-il pas d'arrêter les personnes qui menacent de leurs armes sur les plateaux télévisés et qui profèrent des accusations graves qui n'ont rien de fondé». Le député d'Ennahda a appelé le chef du gouvernement à revoir sa décision de fermer les mosquées car une telle mesure attisera selon lui le terrorisme et aura l'effet contraire à celui escompté. «Il serait mieux d'appliquer la loi sans discrimination», a-t-il ajouté. La non-discrimination est en soi une garantie de l'acceptation des citoyens de la loi, souligne le député, rappelant à Mehdi Jomâa que l'article 21 de la Constitution stipule que les citoyens sont égaux en droits et en devoirs mais aussi égaux devant la loi sans discrimination. Par cette correspondance, nous ne pouvons que dire que la guerre est déclarée entre le chef du gouvernement et le parti islamiste d'Ennahda. Dans un précédent article, nous avons relaté le terrorisme que ce soit en Tunisie ou en Egypte en rappelant que «Le loup est dans la bergerie». Il est normal qu'il est impossible de pouvoir lutter contre le terrorisme, dans la mesure où ce fléau est présent au sein même des institutions de l'Etat.
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Posté Le : 22/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moncef R
Source : www.lnr-dz.com