Algérie

Le chef de l'Etat ordonne un audit à Sonatrach



Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné instruction, lors du Conseil des ministres tenu avant-hier, d'engager un "audit profond" au sein du groupe Sonatrach. Cet audit, est-il précisé dans le communiqué du Conseil, devra permettre "une évaluation de son patrimoine, une réduction du nombre de ses représentations à l'étranger, une diminution des postes de responsabilité, qui ne sont pas liés au rendement ou à la rentabilité de l'entreprise, et le passage d'une gestion qui date d'une époque révolue vers une comptabilité analytique saine".Le chef de l'Etat ne précise, cependant, pas exactement le type d'audit qu'il faut effectuer. S'agirait-il d'un audit interne ou externe ' Mais tout le monde aura compris à quel point il est crucial de mener des inspections régulières et continues et de veiller à ce que les états financiers de la compagnie ne soient pas entachés d'inexactitudes et qu'il y ait une gestion financière et une comptabilité saine. L'audit ou inspection de l'entreprise a ainsi un rôle essentiel à jouer dans le dispositif de maîtrise du risque de non-conformité des comptes et autres données de l'entreprise. Si un tel système avait été mis en place auparavant, Sonatrach aurait probablement été à l'abri des scandales qui l'ont éclaboussée et qui l'éclaboussent encore.
Le scandale de corruption lié au "recours généralisé aux contrats de gré à gré sans appel d'offres", qui a éclaté en 2010, et dont tout le monde se rappelle l'ampleur, marque encore la compagnie nationale qui ne s'en est pas encore remise et son image de marque est pour le moins ternie. Et plus récemment, l'entreprise fait face à deux nouvelles polémiques : l'une concerne l'acquisition de la raffinerie d'Augusta, située sur la côte est de la Sicile (Italie), et l'autre porte sur l'affaire du "carburant défectueux" vendu à une entreprise libanaise.
Ainsi, la compagnie a du mal à se retrouver dans ce méli-mélo, alors que la crise financière s'aggrave et que la conjoncture pétrolière pose une nouvelle série de difficultés. Et c'est dans ce contexte que le nouveau ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, vient d'élaborer une nouvelle feuille de route pour le secteur. Cette dernière a été évoquée par le président de la République à la faveur de la réunion du Conseil des ministres. Abdelmadjid Tebboune a tenu à relever la "stagnation dans laquelle se trouve le secteur depuis des décennies, empêtré dans les schémas de production classiques et perdant de vue les énormes potentialités que recèle le pays".
Aussi, a-t-il donné des "instructions précises en faveur de la relance des activités de prospection des réserves non exploitées à travers des études précises et documentées". Il a également rappelé que de "nombreux gisements existent aussi bien sur le territoire national qu'au large des côtes, en offshore, où les potentialités sont réelles comme l'indique le travail de prospection déjà réalisé". Un autre axe de travail devrait être organisé dans le secteur autour de la "récupération des réserves existantes pour parvenir à relever, à brève échéance, le taux de récupération au-delà de 40%", a souligné le chef de l'Etat. Il a, par ailleurs, demandé à ce "qu'au premier trimestre 2021, le pays arrête toute importation de carburant et de produits de raffinage".
Youcef Salami


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