Algérie

Le chef de l'Etat: «Aidez-moi à vous aider»



Nous avons, plusieurs fois, entendu d'éminentes personnalités politiques étrangères déclarer, sur le perron du palais présidentiel, être venues solliciter l'expertise et l'avis du Président Bouteflika sur l'état du monde. Son discours de jeudi dernier à Arzew avait la même tonalité. Celle de délivrer son analyse et ses conseils non plus à des étrangers, mais à ses compatriotes. Pour s'en convaincre, il faut revenir à son précédent discours du 9 février dernier à l'occasion de la convocation du corps électoral. Commencé par un rappel: «Dans mon discours du 15 avril 2011 (discours à la nation, Ndlr), je m'étais engagé...». Son intervention s'achève par: «Après avoir rempli les engagements que j'ai pris devant vous...il nous incombe, tous ensemble...». Traduit en termes plus terre à terre, le Chef de l'Etat a dit: «J'ai fait ce que je devais faire, à partir de maintenant, tous les Algériens doivent s'impliquer.» Son engagement du 15 avril 2011 consistait à préparer le cadre législatif d'un vaste chantier de réformes politiques. Ce qu'il a fait. Il ne reste plus que la révision de la Constitution qui sera confiée à la future Assemblée nationale. Pour lui conférer crédibilité et pérennité. C'est à ce niveau que le Chef de l'Etat interpelle les Algériens. Il veut que la Loi fondamentale résulte de l'adhésion de l'immense majorité du peuple algérien. Cette adhésion passe par la participation massive des Algériens aux élections législatives. Plus cette participation sera forte et plus «le message au monde entier» sera fort. Un message de cohésion, de citoyenneté et de mobilisation. Un puissant moyen pour épargner à l'Algérie le sort de ce «Babor Ghrak» (titre de la pièce théâtrale de Slimane Benaïssa) que le Président n'a pas hésité à citer. Probablement pour «adoucir» la gravité, réelle, de son affirmation. Il n'a pas hésité tout simplement parce qu'il lui faillait rappeler que «notre pays passe par une période d'édification et de renouveau, dans une conjoncture internationale marquée par des mutations politiques, des tensions sécuritaires, des crises économiques et des interventions étrangères». Certes, nous avons jusque- là résisté «aux sinistres tromperies et aux comparaisons fallacieuses qui nous ramènent à une période funeste que le peuple algérien a définitivement dépassée». Mais le danger n'est pas encore totalement écarté. Nous n'avons pas le droit de baisser la garde ou de manquer de vigilance. A la moindre erreur, l'adversité surgira. Nous devons profiter de l'expertise de notre Président, que tant d'étrangers sollicitent, lorsqu'il nous met en garde sur «le moment crucial» (celui des élections législatives) que traverse notre pays. Que «c'est en connaissance de cause que je l'ai considéré aussi important que le 1er Novembre 1954». Oui, il faut croire l'homme avisé qu'il est et se rendre compte que c'est de notre souveraineté et de notre indépendance qu'il s'agit. Il a fait ce qu'il devait et pouvait faire. Pour le reste, il n'a pas de baguette magique. Il faut que l'ensemble des Algériens s'implique. La révision de la Constitution concerne «le destin de la nation». Bouteflika est de la génération de Novembre. Celle qui a libéré le pays. Celle qui doit transmettre le flambeau «à cette génération de l'indépendance». A ces jeunes «aptes à relever le défi, comme vos prédécesseurs parmi les vaillants combattants et les martyrs», a-t-il tenu à préciser. Fort, très fort message délivré par le Président Bouteflika aux Algériens à partir d'Arzew. Message qui peut se résumer en une seule phrase: «Aidez-moi à vous aider!». Comment' En montrant au monde entier notre cohésion, notre unité. En accomplissant l'acte citoyen de voter. Un simple geste mais d'une force de dissuasion incomparable!


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