Algérie

Le chef d'une faction rebelle congolaise du M23 en route pour La Haye (CPI/Kigali)



Le chef d'une faction rebelle congolaise du M23 en route pour La Haye (CPI/Kigali)
La Cour pénale internationale (CPI) et le gouvernement rwandais ont confirmé vendredi le transfèrement vers La Haye du chef d'une faction du mouvement rebelle du 23 mars (M23) dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), Bosco Ntaganda, qui doit être jugé pour des crimes de guerre commis dans son pays.
"Il est actuellement en détention et accompagné par une délégation de la CPI qui a quitté Kigali (Rwanda) vers le quartier pénitentiaire de la CPI à La Haye (Pays-Bas)", a indiqué la CPI dans un communiqué.
La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a également annoncé sur le réseau social Twitter que "Bosco Ntagdanga vient de décoller de Kigali et se trouve entre les mains de responsables de la CPI".
L'ambassade américaine à Kigali a confirmé que le rebelle avait quitté ses locaux et était en route vers la CPI avec des responsables de la Cour.
Le procureur de la CPI Fatou Bensouda a immédiatement réagi en assurant dans un communiqué que "c'est une bonne journée pour les victimes de RDC et la justice internationale" et en remerciant les autorités américaines, rwandaises et congolaises, notamment, pour le travail "qui a fait que ce jour a été possible".
M. Ntaganda avait surpris la communauté internationale en se présentant lundi à l'ambassade des Etats-Unis à Kigali et, officiellement, en demandant son transfèrement à la CPI.
"Aujourd'hui, ceux qui ont souffert de la main de Bosco Ntaganda peuvent se réjouir du futur et la perspective que justice soit rendue", a ajouté Fatou Bensouda.
M. Ntaganda fait l'objet de deux mandats d'arrêts de la CPI pour des meurtres, viols, pillages et enrôlements d'enfants-soldats, notamment, commis les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) dans les régions de l'Ituri et du Kivu (est) en 2002 et 2003.
Chef de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), il est devenu général dans l'armée de RDC, après un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa.
Il avait de nouveau fait défection au printemps 2012 et est depuis accusé par de nombreux experts de jouer un rôle de premier plan au sein du M23.
Le M23 est essentiellement composé de mutins tutsi congolais. Issus d'une précédente rébellion, ils avaient été intégrés à l'armée de RDC au terme d'un accord de paix signé le 23 mars 2009 mais se sont de nouveau mutinés en avril 2012 estimant que cet accord n'avait jamais été pleinement respecté.
L'Ouganda et le Rwanda sont tous les deux accusés de soutenir le mouvement. Les deux pays démentent. Kampala orchestre même depuis décembre une laborieuse médiation entre Kinshasa et les mutins au nom des pays des Grands Lacs.
L'est de la RDC vit depuis des décennies au rythme de rébellions, mutineries et guerres régionales. Depuis près d'un an, la reprise des combats dans le Nord-Kivu a fait, selon l'ONU, quelques 500.000 déplacés.


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