Algérie

Le chef d'établissement relevé de ses fonctions Les élèves du CEM Rahal-Abbas otages d'un conflit entre le directeur et la surveillante générale



«Il a commis un grave impair en faisant intervenir la police dans l'enceinte de l'établissement pour embarquer, menotté, un élève. En sa qualité de directeur il aurait dû faire preuve de tact et assumer ses charges de premier responsable de la discipline», dira la surveillante générale du CEM Rahal-Abbas qui a connu une forte ébullition depuis le retour des vacances, privant les élèves de cours.
Le conflit né entre la surveillante générale et le directeur de cet établissement situé à Es-Sedikkia remonte aux premiers jours de l'année scolaire. Nouvellement muté dans ce CEM, le directeur s'est caractérisé par le recours au châtiment corporel envers les élèves et par des propos jugés aussi bien par les enseignants que le personnel de l'établissement blessants et parfois déplacés. «Il utilisait un langage ordurier avec les élèves et il gérait l'établissement comme un pénitencier»,
dira un agent de sécurité. Le problème soumis par les élèves à leurs parents n'a pas trouvé de solution puisque le directeur, sollicité, n'a même pas voulu organiser une rencontre avec l'association des parents d'élèves.
Des parents que nous avons rencontrés sur les lieux sont catégoriques et refusent de voir leurs enfants devenir, malgré eux, les otages d'un conflit qui ne les concerne pas. «Nous l'avons sollicité pour une rencontre et il a refusé. Il refusait de reconnaître notre association. Les demandes d'audience n'aboutissaient pas car il était souvent absent de son bureau. La mère de l'élève interpellé par des policiers dans la cour de l'établissement révèle que son fils est encore choqué. «Mon fils a été embarqué, menottes aux poings devant ses camarades.
C'est inadmissible. Qu'a-t-il fait pour mériter un tel traitement' Mon fils aurait pu être coupable d'un écart de conduite, mais il n'aurait jamais dû subir un châtiment aussi grave ; il va traîner ce traumatisme à vie. Menotté il a été conduit au bureau du directeur qui l'a giflé à plusieurs reprises avant d'être conduit au commissariat du 3e arrondissement. Ce n'est pas normal je ne vais pas me taire», dira-t-elle.
Un autre parent dira que son fils a été frappé par le directeur de l'établissement. «Cela lui a valu deux points de suture à la tête, j'ai introduit une action en justice. Il doit payer.» La surveillante générale, que nous avons rencontrée, reconnaît qu'un conflit l'oppose au directeur de l'établissement tout en refusant que les élèves soient pris en otage. «Je lui reprochais ses méthodes antipédagogiques et sa mauvaise gestion de l'établissement. Figurez-vous que faute de paiement, l'électricité a été coupée depuis deux jours.
Il a créé un véritable climat de psychose dans l'établissement. C'est un tyran qui a cassé des années de travail dans cet établissement qui traînait l'image d'un CEM très difficile à gérer mais que nous avions réussi à effacer grâce à la collaboration de tout le personnel et les directeurs qui se sont succédé», dira-t-elle. Hier, lors de notre passage, les élèves étaient rassemblés dans la cour de l'établissement.
Plusieurs étaient accompagnés de leurs parents. Le directeur que nous avons sollicité n'était pas dans son bureau et l'administration était fermée. Les adjoints d'éducation et le personnel étaient mêlés aux élèves, attendant patiemment l'évolution de la situation.
Et alors que nous sollicitions les enseignants pour connaître leur avis, un représentant du directeur s'est déplacé sur les lieux pour annoncer le remplacement du directeur, inviter les élèves à rentrer chez eux et convier les parents à une réunion dans une classe. Ce dernier déplorera le fait que les élèves se soient retrouvés otages du conflit entre la surveillante générale et le directeur.
«Nous avons décidé de désigner un nouveau directeur pour éviter aux élèves un plus grand retard. Les cours reprendront avec une nouvelle direction et le dossier disciplinaire de cette affaire sera traité par la direction de l'Education», précise-t-il. Les élèves qui ont applaudi la décision s'étaient tous dirigés vers la surveillante générale pour fêter avec elle le départ du directeur qui était toujours absent au moment où nous étions encore dans la cour de l'établissement.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)