Algérie

Le chaudron sahélien



L'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste ne semble plus faire recette à  l'étranger. L'affaire de la prise d'otages des employés du groupe français Areva au Niger qui a mis la France en état d'alerte maximum suite aux menaces d'attentats qui planent sur l'Hexagone semble confirmer la perte d'influence de l'Algérie sur le front de la lutte antiterroriste internationale où sa coopération était ardemment souhaitée et recherchée. L'empreinte de l'Algérie n'apparaît nulle part dans ce chaudron qu'est subitement devenu la région du Sahel suite au kidnapping des employés d'Areva plaçant en état de guerre les armées des pays voisins du Niger où a eu lieu le rapt. A la mobilisation militaire sur le terrain s'ajoutent la concertation au niveau politique et l'échange d'informations essentiellement entre les trois Etats qui se situent par rapport à  cette affaire dans l'œil du cyclone pour avoir été la cible directe comme le Niger, ou de territoire de repli et de refuge à  l'image du Mali où se seraient repliés les ravisseurs et leurs otages. La Mauritanie qui a lancé dans les conditions et avec les résultats que l'on sait une opération militaire avec l'aide discrète de la France contre l'organisation d'Al Qaîda au Maghreb (AQMI) est également directement impliquée dans ce qui se passe dans la région. Le régime mauritanien se considère d'ailleurs en état de guerre par rapport à  cette menace contre laquelle il a appelé les citoyens à  la mobilisation nationale pour préserver la stabilité et la sécurité du pays. Face à  ces trois pays du Sahel qui agissent en solitaire, chacun selon ses intérêts stratégiques, en évitant, pour certains, de s'impliquer ouvertement et militairement sur le terrain pour ne pas s'attirer les foudres d'AQMI, un seul interlocuteur : la France qui rythme la partition qui se joue dans la région. Et l'Algérie dans tout cela ' Pour n'avoir pas été associé aux initiatives politiques et opérationnelles dans le cadre naturel du comité de commandement des états-majors militaires des pays du Sahel basé à  Tamanrasset et dont l'Algérie est membre, notre pays donne comme l'impression de ne pas àªtre directement concerné par ce qui s'y passe. Aucune déclaration, aucune initiative, du moins assumée publiquement, n'a été enregistrée depuis l'affaire de la prise d'otages.
Hormis cette information relayée par les milieux politico-médiatiques français selon laquelle un pays ami authentifié comme étant l'Algérie aurait briefé les autorités françaises sur le risque potentiel d'un attentat kamikaze imminent qui pourrait àªtre commis par une femme en France en représailles au rôle que joue la France dans la région du Sahel. L'Algérie n'a pas démenti. Si l'information venait à  àªtre vérifiée, les Algériens qui vivent sous la menace permanente d'attentats terroristes apprécieront cet élan d'humanisme et de solidarité en direction de pays étrangers – un engagement qu'il faut certes, encourager, car la vie est sacrée dans notre culture et notre religion – au moment où des attentats terroristes se commettent en toute quiétude en différents endroits en Algérie sans que le risque pour le citoyen ne soit évalué avec une telle précision en termes de renseignement pour déjouer ces attentats. L'Algérie qui abrite le siège du commandement militaire des états-majors des pays du Sahel se trouve pourtant, de par ce statut, dans une position privilégiée pour appeler à  la convocation d'une réunion urgente de ce comité. La gestion politique et militaire de l'affaire des otages est la démonstration éclatante que si le siège est basé dans un pays du Sahel, le centre de décision est ailleurs, loin de l'hostilité du vaste désert sahélien.
 


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