Algérie

Le chantier qui s'ouvrira le 13 juin


Le compte à rebours a commencé pour le grand chantier de la reconstruction national qui doit s'ouvrir le 13 juin prochain, soit le lendemain de la proclamation des résultats des législatives. Amas de décombres, le pays doit se relever de 10 ans de pillage, se dégager d'une crise politique qui n'a que trop duré et s'extirper de la pandémie ravageuse de la Covid-19. La joie des heureux élus cessera dès leurs premier jours de travail à l'APN quand ils découvriront l'ampleur du désastre et l'immensité des défis à relever. Il ne faut surtout pas se faire d'illusions: toutes les mesures sociales et les lois qui seront votées par la future Assemblée populaire nationale ne provoqueront pas que des applaudissements. Bien au contraire, elles accentueront la nervosité des citoyens mis à rude épreuve par le contexte socio-économique très difficile. L'économie du pays subit de plein fouet les conséquences de l'épidémie liée au coronavirus, qui vient s'ajouter à la crise pétrolière. Cela, même si les hautes autorités du pays excluent tout recours au FMI.Les Algériens gardent un souvenir très douloureux du recours au FMI, en 1994, et du plan d'ajustement structurel qui s'était, notamment traduit par des fermetures d'entreprises et des privatisations sans discernement. «L'Algérie ne recourra pas à l'emprunt extérieur, car l'enjeu de cette démarche est de protéger notre souveraineté et notre décision car certains des pays qui ont recouru à cette démarche se sont complètement effondrés, ce qui est inacceptable en Algérie», a tranché, hier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Sans réformes et sans vision stratégique, la situation économique actuelle est intenable pour de nombreux spécialistes. C'est l'évidence même car la crise sanitaire qui a ébranlé les économies les plus solides de la planète va inévitablement entraîner des conséquences sociales et politiques majeures qui ne vont pas épargner l'Algérie. Nous vivons déjà les premiers signes. Si elles arrivent à survivre, les entreprises algériennes sortiront toutes exsangues de la crise sanitaire. Des secteurs entiers de l'économie nationale étaient en total arrêt pendant plus d'une année comme le transport aérien, les services et le fret. D'autres ont vu leur activité ralentie, tandis que le secteur du bâtiment et des travaux publics, grand pourvoyeur d'emplois, est paralysé depuis des mois. Au plan social c'est déjà le bouillonnement. La détérioration du pouvoir d'achat, conséquence, en partie, de la chute progressive de la valeur du dinar, a poussé beaucoup de travailleurs dans divers secteurs à opter pour des grèves et des rassemblements pour réclamer entre autres, des hausses salariales. Les enseignants, les pompiers, les travailleurs de la poste, ceux des impôts, du commerce...ont tous manifesté leur mécontentement. Avec un pareil tableau de bord où tous les indicateurs virent au rouge, il faut convenir que la députation de 2021 s'apparente à un cadeau empoisonné. Les nouveaux élus doivent déployer tout leur génie pour contenter une société en totale rupture de confiance avec les hommes politiques.
Le Hirak n'est pas une simple saute d'humeur sociale, mais une onde de cisaillement qui a rompu tous les équilibres en profondeur. Comment les reconstruire' Vaste chantier...
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