Algérie

Le chantier de la jeunesse



Il en avait fait son cheval de bataille durant sa campagne électorale. 70% du programme du candidat Tebboune étaient destinés aux jeunes. «Je suis là pour assurer le renouvellement générationnel», ne cessait-il de répéter. Le 13 décembre 2019, l'urne rend son verdict. Il est élu avec 58,15% des suffrages exprimés. Les premiers mots du nouveau président de la République sont adressés à cette jeunesse. Il la salue et lui promet de concrétiser ses engagements. Trois semaines plus tard, les choses commencent à prendre forme à travers son premier gouvernement. Il crée trois départements ministériels qui sont consacrés à l'emploi des jeunes et la promotion de l'entrepreneuriat. Il s'agit de celui de la Microentreprise, des Start-up et de l'Economie de la connaissance, du ministère délégué chargé des Incubateurs ainsi que le ministère délégué chargé des Start-up. Une première dans toute l'histoire du pays. Quatre ministres de moins de 40 ans font leur apparition dans l'Exécutif. Un signe fort de la part d'un chef d 'Etat, qui répète,en l'occurrence, à chacune de ses sorties médiatiques que c'est cette jeunesse, force du pays, qui est appelée à prendre le pouvoir dans les prochaines années. La Covid-19 qui a plongé, un mois plus tard, le monde dans l'inconnu est venue «perturber» cette dynamique. Mais elle n'a nullement freiné le «plan jeunesse» du président. Bien au contraire, cette crise sanitaire a été l'occasion pour ces jeunes loups de montrer leurs crocs! Cela à travers l'innovation, mais aussi leur implication en tant que bénévoles dans cette bataille contre un ennemi invisible. Chose qui a renforcé le président Tebboune dans ses certitudes. Il n'a pas raté l'occasion de «bonifier» les effets positifs du coronavirus en poussant la nouvelle génération à l'entrepreneuriat. Un Fonds national pour les start -up a été créé afin de faciliter l'accès au financement pour les porteurs de projets. Arrivée à bout de souffle, l'Ansej a été réorganisée et «relookée». Elle a été transformée en Agence nationale d'appui et de développement de l'entrepreneuriat (Ande) et rattachée au département de la microentreprise. Un moyen pour lui donner une plus grande efficacité, tout en évitant les dérapages du passé. La formation supérieure, mais surtout professionnelle a été adaptée aux besoins du marché. Les jeunes ont été encouragés à se former pour trouver leur voie. En attendant de prétendre à un emploi, ou de créer leur entreprise ils peuvent vivoter dignement à travers la mise en place de l'allocation chômage. Entre-temps, la société civile s'est vue mise à la place qui lui sied. Elle a été encouragée à devenir une force active sur laquelle s'adossera l'Algérie nouvelle. Ses prérogatives ont été renforcées afin qu'elle puisse jouer un véritable rôle dans la démocratie participative. Chose qui a démontré l'existence d'une volonté politique de pousser les jeunes à prendre le pouvoir. Le message,ils l'ont reçu 7 sur 7! Lors des élections législatives, ils étaient nombreux à tenter leur chance, notamment à travers des listes indépendantes. Des facilités leur ont été accordées, à travers une aide de 300 000 dinars pour financer leur campagne. Résultats des courses: des ingénieurs, des chefs d'entreprise, des cadres supérieurs, des professionnels des médias...ont fait leur entrée à l'hémicycle. La nouvelle élite représente près de 40% des membres de la nouvelle APN. Une grande avancée par rapport aux précédentes Assemblés, où elle était marginalisée. Les jeunes savent, désormais, qu'ils ont leur place dans le paysage politique algérien. Ce qui les a encouragés à se présenter en masse pour les élections locales du 27 novembre dernier. Pour la première fois, la campagne électorale des élections municipales a vu l'implication des jeunes. Ils étaient majoritaires à animer les permanences, coller les affiches...pour que ceux du même âge qu'eux puissent prendre les rênes de leurs communes. Ce qui a donné ses fruits puisque de nombreux jeunes cadres compétents siégent désormais au niveau des Assemblées locales. Certains ont même réussi à prendre les destinées de leurs communes. Certes, tout n'est pas encore rose pour la jeunesse algérienne. Mais les choses sont en train de bouger. Elle a désormais son mot à dire. Elle offre une nouvelle vision, de nouvelles perspectives qui doivent apporter le changement tant attendu dans le moyen et long terme. Qu'on les laisse montrer de quoi ils sont capables!Ils ont enfin leur chance pour le démontrer...


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