Le chantier de la discorde

Un trou de chantier profond de plus de 15 m est en train de semer la discorde à la cité Bachdjarrah III. Trois bâtiments sont menacés d'effondrement. Le projet de construction d'un centre commercial à Bachdjarrah (Alger) n'est pas seulement en train de semer la discorde. Les fondations de trois bâtiments sont aussi menacées d'effondrement. Il s'agit des bâtiments 67, 68 et 69 de la cité Bachdjarrah III. Le chantier, où les engins ont recommencé à creuser, provoque, ces derniers jours, un glissement de terrain sans précédent. Le projet de bâtiment multifonctionnel, dont le permis de construire porte le N°02/2013, représente un danger même pour les passagers empruntant la RN 13. Le trottoir commence à s'effriter. Les passants se retrouvent dans l'obligation de s'exposer aux dangers des véhicules en marchant au milieu de la chaussée. Preuve supplémentaire du danger, un méga panneau publicitaire est déjà tombé au fond d'un trou du chantier profond de plus de 15 m. Cette situation n'a pas laissé les habitants de la cité indifférents. Alarmés, ils se sont organisés en comité de quartier dans le seul objectif « d'arrêter les travaux de ce centre commercial dont l'assiette devait abriter une aire de jeux pour les enfants de cette agglomération » nous explique l'un d'entre eux. Des doléances et des requêtes ont été déjà adressées aux différents responsables, sans résultat pour le moment. Une lettre ouverte a même été adressée au président de la République. Mais le chantier demeure toujours. Ce projet a déjà suscité des manifestations des riverains, l'été dernier. Ils n'ont pas accepté qu'un promoteur vienne pour construire près de leur cité un centre commercial. Des échauffourées ont alors éclaté en plein mois de Ramadhan. La genèse de l'affaire remonte à 2004, selon B. Rachid, membre du comité de quartier. Il explique que « l'ensemble des habitants croyait, au départ, que c'est un projet de parking relié au métro d'Alger qui était en train de se réaliser ». Un beau jour, ils ont appris que l'aire de jeux se transformerait en « grand bazar ». Le propriétaire, selon leurs propos, est venu de Constantine. Le projet en question a été arrêté à trois reprises, selon les riverains. « Les travaux ont affecté le réseau d'assainissement, celui du gaz naturel et bientôt la conduite principale d'AEP », dira un autre membre du comité de quartier. Dans une lettre adressée au wali d'Alger et au wali délégué d'El-Harrach, les habitants de la cité Bachdjarrah III réclament l'arrêt total du chantier et la remise en état des lieux de l'aire de jeu ainsi que des espaces verts. Le wali délégué, selon leurs propos, a promis de clarifier la situation, mais pour le moment les travaux continuent. Trois bâtiments sont danger, la RN 11 est dans la même situation. Nos tentatives de rentrer en contact avec le propriétaire se sont avérées vaines. Des travailleurs étaient sur le chantier, mais personne ne « connaît » son numéro de téléphone.