Algérie

Le chanteur Mazouzi est décédé



L'enfant de la rue des Aurès, ex-la Bastille dans le centre-ville d'Oran, le chanteur Ghalem Mazouzi est décédé jeudi, des suites de Covid-19, quelques jours seulement après avoir perdu son fils, Karim, emporté lui aussi par le méchant virus, la covid-19. Mazouzi n'est pas méconnu sur la scène culturelle et artistique nationales. Il est présent dans toutes les activités tenues aussi bien à Oran qu'ailleurs, dans toutes les autres villes et autres scènes ou le chant et la musique constituaient, pour le défunt, une langue universelle. Le défunt chanteur, fédérateur qu'il était, ne versait guère dans la discrimination entre les styles des chants ni faire dans la ségrégation. Pour lui, les différents styles musicaux constituent une richesse culturelle algérienne qu'il faut impérativement préserver. C'est d'ailleurs, ce qui a fait sa réputation en fredonnant tous les types musicaux algériens, les reprenant pour leur donner son cachet propre à lui. Il reprenait particulièrement le chant bédouin ou encore le malhoun pour le moderniser. Le défunt était un «bosseur», il ne voyait que le chant, chantant jour et nuit, ne quittant jamais les studios d'enregistrement qu'une fois son oeuvre parachevée. Son genre est le raï, un raï qui sort de l'ordinaire, ne déraillant jamais. Il chantait l'amour et la paix dont les paroles sont collées aux mélodies arrangées par les grands maîtres connaissant parfaitement le chant et la musique oranaises. Sa voix est d'autant plus extraordinaire qu'elle est difficile à imiter. De par sa modestie, le défunt ne croupissait pas. Bien au contraire, il avançait dans ses oeuvres sans chercher la contrepartie. D'ailleurs, il a chanté des décennies durant, sans courir derrière la carte d'artiste ni revendiquer les droits d'auteurs alors que son chant a, à plus d'un titre, repris partout. Dans son quartier natal, Ghalem ne passait pas inaperçu, ses voisins lui vouaient un respect sans frontières. Certains le taquinaient, d'autres le narguaient, mais sans se méfier de sa présence, étant donné que le chanteur a ôté les vocables liant la violence de la vie sociale qu'il menait. Aucun de ses voisins ne se souvient, ne serait-ce qu'une seule fois, avoir eu une dispute ou encore une altercation houleuse l'opposant au défunt à ses riverains. Bien au contraire, il intervenait trés souvent dans des situations conflictuelles et faisait taire rapidement les langues qui se déliaient. Il ne quittait pas les lieux avant que les belligérants ne se soient donnés une poignée de main en s'excusant pour le tort qu'ils avaient causé aux autres riverains. Le défunt a consacré toute sa voie à décrire la beauté, la femme la comparant à une perle rare à préserver et à en prendre soin. Il a, par ailleurs, chanté le bien-être social en plaidant pour la circonspection et la vie ensemble, dans une harmonie totale, loin des calculs malveillants ou autres considérations ne faisant pas le bonheur de ses concitoyens. Les Oranais ainsi que les fans de Mazouzi garderont intact le sourire d'un chanteur qui a marqué sa carrière de plus de 40 ans au chant en chantant la patrie, l'amour et l'altruisme. Repose en paix l'artiste.


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