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Le chantage israélien International : les autres articles



La question pour les Palestiniens n'est plus de savoir si l'accord de principe conclu avec les Israéliens, en 1993, était bon ou mauvais, la réponse étant connue.
Encore qu'à cette époque, nombreux parmi les Palestiniens prônaient tout simplement la poursuite de la lutte armée. Et pour preuve, faisaient-ils valoir, seule cette voie avait alors permis d'arracher des acquis. Il a fallu tout le talent et l'autorité du leader palestinien défunt pour calmer ou contenir cette grogne jusque dans les rangs de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qu'il présidait. Yasser Arafat faisait alors prévaloir le réalisme et le pragmatisme, à une époque où toutes les frontières de la ligne dite de front étaient hermétiquement fermées aux combattants palestiniens, et que le monde avait changé avec la chute du communisme. Sauf que cette fois, l'accord en question n'en est plus un, et toutes ses clauses, du moins celles qui continuent à régir les relations palestino-israéliennes, restent discriminatoires et nettement en défaveur des premiers, car rien n'a été respecté. Il y avait un cadre global, et c'est ce caractère qui lui a été ôté. Quant à l'accord proprement dit, il a été négocié dans ses moindres détails, le seul élément échappant aux négociateurs palestiniens était relatif à la volonté politique. D'ailleurs, l'actuel président de l'Autorité palestinienne faisait tout pour tempérer. «Ce n'est qu'un accord de principe», nous déclarait-il alors à quelques jours avant sa signature le 13 septembre 1993. Tout, disait-il dans un rare moment de confidence, reste lié à la volonté de paix d'Israël.
Ce qui n'était pas débordant comme le prouve le blocage du processus de paix dès sa mise en 'uvre, alors même qu'il ne manquait ni de précision ni de mécanisme d'application. Il a fallu un mot en 1995 du tout nouveau Premier ministre israélien de l'époque, Benjamin Netanyahu, pour tout comprendre. Ou encore le fait qu'Ariel Sharon annonce au soir de son élection, en février 2001, la mort de l'Accord d'Oslo. Il est tout de même faux de parler de désengagement israélien, le contraire n'ayant jamais eu lieu, et tout ce qui avait été alors conclu et mis en 'uvre n'était que de la poudre aux yeux. La preuve, avec la poursuite du processus de colonisation, l'extension des check-points, la fermeture des frontières et leur strict contrôle, faisant des territoires palestiniens une prison à ciel ouvert. Et depuis l'accord économique dont se sert Israël comme d'un moyen de chantage sur l'Autorité palestinienne. A vrai dire, Israël contrôle tout, jusqu'aux taxes dues à l'Autorité palestinienne et la politique des prix. Ce qui explique la grogne actuelle, et aussi la demande palestinienne de révision des accords conclus à Paris le 29 avril 1994, lesquels, se rend-on compte, accordent une liberté économique limitée aux Palestiniens. En septembre 2011, le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait déjà dit vouloir amender le protocole de Paris, qu'il avait qualifié d' «injuste», car «il contient des restrictions affectant l'économie palestinienne et empêche son développement».
Un mal nécessaire, devait-on se dire à l'époque, surtout qu'il ne s'agissait pas d'accord définitif, et qu'en tout état de cause, une telle période, dite intérimaire, ne devait pas excéder dix années. Sauf que cela fait dix-neuf années, et qu'il n'y a aucune perspective de règlement. Et que depuis sa conclusion, Israël en détient les clés comme cette marge de man'uvre qui lui permet d'agir sur les prix, et par conséquent sur le climat social déjà bien précaire. Il n'est donc pas surprenant qu'Israël récuse la demande palestinienne de révision de l'accord en question. C'est du chantage que subissent les Palestiniens, déterminés à obtenir un siège à l'ONU. Tout s'explique, même si le mécanisme qui y mène existe depuis bien longtemps. C'est une montée en cadence observée depuis l'automne 2011, quand les Palestiniens, après avoir pris acte de l'échec du processus de paix, avaient décidé de s'adresser à l'ONU, une manière d'impliquer cette dernière dans un conflit d'où elle était exclue. Une âpre bataille diplomatique que les Israéliens refusent. Tout s'explique alors.


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